L’Alliance nationale des Comités de santé ANCS a tenu, ce matin, à Fatick, un Atelier de partage sur le Programme de réduction des risques auprès des consommateurs de drogue injectables. La rencontre, qui a eu lieu au Conseil départemental, a regroupé l’Administration territoriale, les Autorités locales, les religieux, les leaders communautaires et les personnes vivants avec le Vih/Sida.
Le but de cet Atelier était, principalement, d’établir les relations de travail entre les parties prenantes essentielles de la lutte contre la drogue au Sénégal autour des interventions communautaires de réduction des risques. Selon Ousseynou Badio chargé de Projets à l’Alliance nationale des communautés de santé, le Programme de réduction des risques auprès des consommateurs de drogue injectables vise à «à appuyer les personnes qui consomment la drogue dans une promotion de la résilience, les amener à se donner les moyens de pouvoir surmonter les obstacles que pose la problématique de la drogue, mais également de pouvoir éviter les méfaits, que la drogue pourrait engendrer».
Poursuivant, Ousseynou Badio ajoutera : «nous sommes venus parler aux autorités sur l’urgence qu’il y a à développer des Programmes de prise en charge des personnes consommatrices de drogue, parce que, finalement, leur place n’est pas, forcément, la prison. La répression, à elle seule, ne suffit pas, il faudrait que ces personnes aient accès aux soins». Sur la question du taux de consommation de la drogue dans la région de Fatick, Ousseynou Badio confirme son existence et annonce que «l’Ancs travaille, effectivement, avec des personnes qui consomment de la drogue injectable et à des proportions plus ou moins élevées. Je ne sais pas si on doit parler de vulnérabilité géographique, mais la région est frontalière avec un pays que nous pensons pourvoyeur de la drogue au Sénégal. Mais pour autant, nous ne pouvons pas dire que c’est le fondement de la consommation de la drogue à Fatick».
Malgré les efforts fournis par le Gouvernement et certaines structures comme l’Ancs, la question de la prise en charge demeure problématique. En effet, l’Atelier a souligné la faiblesse des Structures et Etablissements de soins de santé et les difficultés d’accès (proximité, heures de travail et les attitudes de qualification du personnel). A cela, s’ajoute le fait que les Agents de santé ne sont pas formés sur la connaissance de traitement des usagers de drogues. On note, aussi, les limites dans les options de traitement de la toxicomanie, quelques Etablissements psychiatriques et une Communauté gérée par un seul Centre d’addictologie avec des options limitées. Ainsi, pour solutionner ses manquements, «l’Ancs préconise la création des Centres de prise en charge des addictions dans les régions et dans les départements, parce que les personnes, qui consomment la drogue, ont un problème avec l’addiction», conclut Ousseynou Badio.
(Actusen.sn)