Dimanche, deux indiens awa ont été assassinés, un père et son fils qui se battaient pour les droits de leur communauté. Ce double crime porte à 213 le nombre de d’activistes tués depuis le début de l’année, de source officielle.
Le français Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a conclu lundi une mission d’évaluation en Colombie. Et a donné une conférence de presse à Bogota.
Il a d’abord demandé une minute de silence pour les victimes. Le temps de son séjour, quatre défenseurs ont été assassinés. Le fonctionnaire onusien a ensuite dressé un rapide bilan de la situation : « Mon sentiment après avoir rencontré plus de 250 défenseurs, hommes et femmes, est que la situation est plus que grave, elle est dramatique. J’ai mal en entendant les populations indigènes raconter les terribles souffrances auxquelles elles sont confrontées. La situation des afro-colombiens est également terrible. »
Une paix fragile
La Colombie a signé la paix avec la grande guérilla des FARC en 2016 et le nombre total d’homicides a diminué. Mais les assassinats ciblés continuent.
« L’absence de présence de l’Etat dans les régions abandonnées par les FARC fait que l’on a une invasion de groupes armés, de tueurs, de mafieux qui occupe la place laissée vacante par les FARC et tant que l’Etat ne sera pas présent dans ces lieux, les attaques continueront », affirme Michel Forst.
Les leaders indigènes et afro mais aussi les paysans qui se battent pour récupérer leurs terres, les familles de disparus, les militants écologistes qui veulent empêcher l’arrivée des entreprises minières, tous ces gens-là sont menacés.
RFI