Le prix Nobel d’économie a été remis aux Américains William Nordhaus et Paul Romer. Le premier est considéré comme le père de l’économie du climat, tandis que les travaux du second portent sur l’impact économique des innovations technologiques.
C’est un prix dans l’air du temps. Le Nobel d’économie a récompensé, lundi 8 octobre, les économistes américains William Nordhaus et Paul Romer. Le premier est considéré comme le père de l’économie du climat, tandis que le second, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, a étudié l’impact des innovations technologiques sur la croissance.
Les deux lauréats « ont mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme et bien-être de la population de la planète », a indiqué l’Académie royale suédoise des sciences pour justifier son prix.
Alors qu’un rapport choc sur le réchauffement climatique a été publié lundi sous l’égide de l’Organisation des nations unies (Onu), la décision d’honorer William Nordhaus apparaît comme particulièrement d’actualité. À 77 ans, ce professeur à l’université de Yale (dans le Connecticut) s’est imposé comme la figure tutélaire pour tous les économistes qui cherchent à calculer l’impact du réchauffement climatique sur l’économie mondiale. Il est le premier à avoir proposé un modèle quantitatif qui décrit l’interaction entre économie et climat.
Clash à la Banque mondiale
Les travaux de Paul Romer portent, eux aussi, sur un thème d’une actualité brûlante : la tendance des entreprises à innover et l’impact de ces avancées technologiques sur la croissance.
Le prix décerné à Paul Romer récompense, en outre, un économiste controversé. Il avait, en effet, démissionné avec fracas au début de l’année de son poste d’économiste en chef de la Banque mondiale sur fond de désaccord avec le président de l’institution, le Sud-Coréen Jim Yong Kim. Paul Romer avait, notamment, suggéré que les résultats de l’un des principaux rapports de cet organisme, l’étude annuelle « Doing Business », n’étaient pas objectifs et favorisaient injustement des gouvernements appliquant des politiques économiques libérales.
France 24