Dans la vallée du fleuve Sénégal où des milliers de tonnes d’oignons sont attendues, les producteurs sont déjà dans la psychose de voir leurs récoltes pourrir entre leurs mains. Cela, à cause du non respect du gel des importations.
Alors que leur production devrait bientôt arriver sur le marché, les producteurs d’oignons de la Vallée du fleuve Sénégal affichent une grosse inquiétude. Avec «le non respect du gel des importations», ces producteurs de Niandane, Boubé, Thillé Boubacar, Guiya, Ndiayéne Pendaw et de Tarédji, sont dans l’expectative. En point de presse dans la zone, Mamoudou Sall, président de l’Association pour la défense des intérêts des producteurs et ses camarades supplient les autorités gouvernementales de faire respecter aux importateurs les engagements pris vis-à-vis d’eux.
Selon le porte-parole des producteurs, ils sont au courant, qu’il y a une forte quantité d’oignons importée qui commence à inonder le marché. Il estime que ce sont des centaines de tonnes d’oignons qui sont passées au port de Dakar et qui sont en train d’être vendues par les grossistes. «Au moment où nous sommes en train de récolter beaucoup, nous avons été informés qu’il y’aurait plusieurs centaines de tonnes d’oignons importées qui sont sur le marché. Si aujourd’hui l’oignon importé continue d’envahir le marché, c’est certainement de connivence avec nos autorités. Car, si des dispositions pratiques, avaient été prises, aucun importateur ne pourrait faire entrer une seule quantité d’oignons dans le pays», souligne Sall.
Poursuivant, le responsable de l’association des producteurs d’oignons invite les responsables de l’Agence de régulation des marchés (Arm) et du ministère du Commerce à sévir. Sans quoi, dit-il, la forte production qui est déjà dans les cuvettes pourrait tout bonnement pourrir au grand désarroi de ces producteurs. Lesquels disent avoir contracté plusieurs centaines de millions de francs Cfa au niveau des banques.
Pour l’heure, ces producteurs peinent à vendre l’oignon au niveau du croisement de Boubé, point de vente. Le sac de quarante kilogrammes qui est vendu à 14 francs Cfa le kilo est jugé trop élevé par les acheteurs. «Nous ne pouvons acheter de l’oignon importé au même prix que l’oignon local, qui est loin d’être de meilleure qualité», se plaint un commerçant venu de Touba avec son camion. Répondant à ce chauffeur de camion grossiste, les producteurs, dans l’unanimité, disent ne pas pouvoir faire autrement. «Non seulement l’oignon que nous avons récolté est de qualité, mais nous avons dépensé beaucoup d’argent pour avoir un bon produit», explique un cultivateur originaire du village de Wouro Madiwou. Poursuivant, notre interlocuteur laissera entendre que certainement d’ici un mois, voire deux, le sac pourrait coûter cinq mille francs, voire même moins.
APS