L’ONU a décidé de suspendre temporairement son aide au Nigeria après l’attaque jeudi d’un convoi humanitaire dans le nord-est du pays, qui a fait quatre blessés. L’armée nigériane attribue celle-ci aux insurgés islamistes de Boko Haram.
« Le convoi était sur la route entre Bama et Maiduguri, dans l’État du Borno (nord-est) » lorsqu’il a été attaqué par « des assaillants non identifiés », a indiqué le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un communiqué, le 29 juillet.
Un employé de l’Unicef et un contractuel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ont été blessés et sont actuellement soignés dans un hôpital de la région. Deux soldats ont également été blessés dans cette attaque, a précisé l’armée nigériane qui a confirmé l’incident, accusant des membres présumés de Boko Haram d’être derrière l’attaque.
« Des troupes qui escortaient les employés des organisations humanitaires ont été prises dans une embuscade perpétrée par des membres présumés de Boko Haram qui se cachent dans le village de Meleri, à quelques kilomètres de Kawuri », a indiqué le porte-parole de l’armée nigériane, Sani Usman, dans un communiqué.
Première attaque contre un convoi humanitaire
C’est la première fois qu’un convoi humanitaire international est attaqué depuis le début de l’insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. L’ONU a immédiatement réagi en suspendant, à titre temporaire, ses missions d’assistance dans la région, qui n’avaient commencé de manière effective que depuis le 23 juillet, toujours sous escorte de l’armée nigériane. « Ce n’est pas seulement une attaque contre des travailleurs humanitaires. C’est une attaque contre les gens qui ont cruellement besoin de l’aide que les humanitaires viennent leur apporter », souligne le communiqué de l’Unicef.
La veille de cette attaque, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) avait appelé l’Onu à relever à son maximum le niveau d’urgence humanitaire dans le nord-est du Nigeria, où plus de 500 000 personnes vivent dans une situation sanitaire catastrophique. Plusieurs villes de l’État du Borno, notamment Bama, ont passé près de 18 mois sans assistance humanitaire, coupées du reste du pays et sous dépendance des distributions insuffisantes et sporadiques de l’armée nigériane.