La marine militaire italienne a annoncé vendredi soir avoir récupéré 45 corps de migrants après le dernier naufrage survenu en Méditerranée, qui a fait des dizaines de disparus.
«Le navire Vega a secouru 135 migrants sur une embarcation à moitié coulée. Quarante-cinq corps ont été récupérés et les recherches se poursuivent», a indiqué la marine sur son compte Twitter.
Ce nouveau drame s’est produit à peine 24 heures après un autre naufrage ayant fait entre 20 et 30 morts et deux jours après celui qui a fait 5 morts, portant le bilan provisoire à plus de 70 morts en trois jours et des dizaines de disparus.
«Trois naufrages en trois jours, c’est très inquiétant. On voit maintenant arriver ces bateaux de pêche de très mauvaise qualité», a déclaré Carlotta Sami, porte-parole du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).
Plus de 12000 migrants secourus en cinq jours
Depuis lundi matin, les messages d’alerte se sont succédé sur les radios de l’armada de navires militaires, humanitaires et commerciaux qui croisent au large de la Libye : plus de 12.000 migrants secourus en cinq jours, du jamais vu selon des secouristes.
«C’est exceptionnel, on est presque au niveau des îles grecques l’année dernière», quand des milliers de migrants arrivaient chaque jour via la Turquie, reconnaît Flavio di Giacomo, porte-parole en Italie de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La vague de cette semaine porte le nombre des arrivées à environ 44.000 selon un décompte de l’OIM, soit encore un peu en-deçà des 47.400 enregistrées au 31 mai l’année dernière. Les estimations sur le nombre de candidats au départ actuellement en Libye varient de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers, sans aucune certitude.
La détresse des survivants, l’émotion des naissances
Une équipe de psychologues et de médiateurs culturels de Médecins sans frontières (MSF) a été marquée par la détresse des survivants du premier naufrage, arrivés jeudi à Porto Empedocle, dans le sud de la Sicile.
«Presque tous ont perdu un ou plusieurs proches», a expliqué Andrea Anselmi, chef de projet MSF en Sicile. Les femmes et les enfants étaient déjà en sûreté au moment du chavirage, mais plusieurs se retrouvent veuves ou orphelins. L’équipe a tenté «d’aider ces personnes à digérer le fait d’avoir vu quelqu’un mourir sous leur yeux.
Dans le même temps, des dizaines de familles ont proposé d’adopter la petite Favour de neuf mois, arrivée orpheline sur l’île italienne de Lampedusa après un autre naufrage, tandis que la naissance du petit Destiné Alex, sur un navire humanitaire qui avait recueilli sa mère, a suscité une grande émotion.
Source:leparisien.fr