Le populeux quartier de Grand-Yoff est secoué par une histoire de meurtre. Alfred, un adolescent d’une quinzaine d’années a été tué par son ami, Benoît ce lundi soir, après une banale dispute. IGFM qui s’est rendue sur les lieux du crime, aux environs de 22 heures, a recueilli des témoignages. Nous vous proposons le film de l’horreur.
« Le père de la victime inconsolable »
La nouvelle du meurtre de l’adolescent s’est répandue comme une traînée de poudre dans le quartier. La route qui mène vers le centre Talibou Dabo est noire de monde. A notre arrivée, les discussions vont bon train. Chacun y allait de son petit commentaire sur l’horreur de la soirée.
A l’entrée de la ruelle qui mène vers les « Niayes », lieu du crime, nous croisons deux jeunes tenant entre les mains un vieux, de petite taille et de teint clair. L’homme était en sanglot. Nul doute, ça doit un parent de la victime. Nous les suivons. Arrivés devant la maison de la victime, nous les interpellons. « S’il vous plaît M. c’est la presse. Vous êtes des parents de la victime ». « Oui. C’est le père de la victime. Il s’appelle M. Yassine. Le père d’Alfred » réagit l’un deux.
Interpellé sur le meurtre de son fils, M. Yassine sous le coup de l’émotion, n’a pas pu lâcher un seul mot. Juste un regard plein d’amertume…Puis des larmes…
« Excusez-nous Monsieur, comme vous le voyez, il ne peut rien vous dire pour l’instant »nous dit l’homme qui venait de décliner l’identité du père de la victime.
Devant la maison de la victime, les voisins sont inconsolables. Ils versent de chaudes larmes. Les gens crient et se jettent par terre à l’arrivée du père de la victime en sanglot. Ambiance insoutenable…
Quelques instants après, Mamadou Mboup, la quarantaine, voisin de la victime, témoigne : » Alfred Antoine Yassine, dit Le Roi, est un adolescent de 15 ans. Il s’est disputé avec son ami Benoît. Ils se sont défiés avant de se donner rendez-vous dans les Niayes (Ndlr : terrain vague derrière le centre Talibou Dabo, face au canal de la Zone de Captage) pour solder leurs comptes. Une fois sur place, Benoît l’a piqué avec un tesson de bouteilles. Le coup était tellement fort, qu’il est mort. Il avait versé beaucoup de sang » indique M. Mboup. Avant d’ajouter : « près l’avoir tué, il est venu avouer son crime ».
« Nous sommes pour la peine de mort »
Interpellés sur le meurtre d’Alfred, quelques voisins ruminent de colère face à la montée de la criminalité dans leur quartier en particulier et au Sénégal en général. Ils sont unanimes à demander l’application de la peine de mort au Sénégal.
« On doit rétablir la peine de mort au Sénégal. Parce que nous sommes fatigués par ces nombreux cas de meurtre. Tant qu’il n’y aura pas la peine de mort, on assistera toujours à des meurtres. Nous sommes très fatigués à Grand Yoff » peste Mamadou Mboup.
« Nous ne dormons plus tranquillement dans ce quartier. Nous avons tous peur. La nouvelle génération est criminelle. Elle passe tout se temps à se poignarder. Il faut l’application de la peine de mort » renchérit Mame Marième, une dame d’une cinquantaine d’années, visiblement sous le choc.
Pour sa part, Mme Ndèye Diop, originaire de Ziguinchor, demande plus de sécurité : » Nous demandons plus de sécurité à Grand Yoff. S’il y avait des agents de sécurité dans les parages, ils auraient pu intervenir et les séparer. Malheureusement, il n’y en a pas dans le quartier.
« Nous demandons au maire de nous aider »
Les habitants de ce quartier secoué par ce meurtre, lancent un appel au maire de Grand Yoff, pour qu’ils les aident. « Nous demandons au maire de Grand- Yoff (Ndlr : Madiop Diop) de nous aider pour que nous puissions avoir une brigade de jeunes pour assurer la sécurité dans le quartier ».
A l’en croire, « il y avait des jeunes qui s’étaient portés volontaires pour assurer la sécurité dans le quartier. Mais cela n’a pas prospéré. Parce qu’à la fin du mois, ils n’étaient pas payés. Les habitants n’avaient pas les moyens d’assurer 2500 F CFA par famille pour payer ces jeunes. Finalement, ils ont abandonné ».
Face à la montée de l’insécurité, les populations du quartier Djedah II tendent la main aux autorités locales pour qu’elles les aident à retrouver le sommeil.
« Le corps d’Alfred acheminé par les sapeurs-pompiers »
A notre passage sur les lieux du crime, les sapeurs-pompiers alertés par les populations, étaient déjà sur place pour les constats d’usage.
Après avoir constaté le meurtre, les sapeurs-pompiers ont amené le corps à la Police de Grand-Yoff.
Sur place, nous avons pu voir à travers les vitres de la voiture des sapeurs-pompiers, garée devant la police, le corps d’Alfred. Il était habillé d’un jean bleu et d’un T. Shirt noir, couché un banc.
Quelques instants après, deux membres de la famille de la victime sont arrivés. Ils sont montés à bord de la voiture des sapeurs-pompiers. Elle prend la direction de l’hôpital général de Grand- Yoff.
A la police de Grand-Yoff, où nous nous sommes rendus, c’est motus, bouche cousue. Tout le monde est prié d’attendre dehors.