L’ancienne star de l’équipe nationale argentine, Diego Armando Maradona, « a agonisé pendant 12 heures » avant son décès le 25 novembre dernier, un laps de temps pendant lequel « il n’était pas correctement suivi » sur le plan médical, selon un rapport de la commission médicale qui enquête sur les causes de son décès.
Le rapport, qui sera officiellement publié lundi mais dont des extraits sont publiés samedi par la presse locale, considère que 12 heures avant la découverte de sa mort, Maradona « présentait des signes indéniables d’un état douloureux prolongé ».
Les onze experts multidisciplinaires qui forment la commission d’enquête désignée par la justice ont conclu que l’ancienne gloire de football mondial « n’a pas été correctement surveillée » dans les 12 heures qui ont précédé l’heure fatidique.
Le document contient 13 « conclusions médico-légales » indiquant que Maradona « n’utilisait pas pleinement ses facultés mentales » et qu’il aurait pu avoir « plus de chances de survie » s’il avait été admis dans un milieu hospitalier.
Les onze experts ont analysé pendant deux mois les circonstances de la mort de la star du football. Leur rapport de 70 pages sera intégré à l’affaire dans laquelle sont poursuivies 6 personnes de l’entourage de Maradona, y compris ses médecins et infirmiers.
« Bien qu’il soit contre-productif d’affirmer que Diego Armando Maradona ne serait pas mort s’il avait été hospitalisé de manière adéquate (…) nous sommes convaincus qu’il aurait eu une meilleure chance de survie », lit-on dans la première conclusion du rapport.
En outre, la commission affirme que le médecin personnel de Maradona et sa psychiatre ont ignoré les symptômes avant-coureurs d’une mort imminente de Maradona.
De cette manière, le neurochirurgien et la psychiatre figurent en tête des accusés dans cette affaire à cause de leurs actions « inappropriées, déficientes et imprudentes ».
Ce rapport de la commission est fondamental pour la justice qui est saisie de cette affaire et qui pourrait requalifier les charges d’«homicide involontaire» avec une peine de 1 à 5 ans de prison, pour «homicide simple» qui prévoit de 8 à 25 ans de prison.
En revanche, la cause du décès de Maradona a été confirmée par les experts. Elle est due à «un œdème pulmonaire aigu et une insuffisance cardiaque chronique exacerbée».
Le rapport valide ainsi les examens complémentaires qui ont été menées sur l’ancien footballeur où «aucune drogue ni trace d’alcool n’ont été détectées dans son corps».
Les experts ont également critiqué les infirmiers qui entouraient le défunt et qui ont montré « des carences et des irrégularités » dans leur travail.
Un porte-parole de la justice a déclaré aux médias locaux que le parquet évalue non seulement la requalification de l’accusation, mais pourrait également lancer des poursuites contre d’autres personnes de l’entourage non médical de Maradona.