La maintenance des équipements médicaux est un véritable problème en Afrique subsaharienne. En conclave à Dakar, les directeurs d’hôpitaux des pays de l’Afrique francophone ont déploré le niveau de formation limité des techniciens, spécialisés en maintenance hospitalière. Ils espèrent que le niveau de recrutement sera relevé jusqu’au niveau de l’ingéniorat pour remplacer les techniciens supérieurs.
Malgré les efforts consentis dans les équipements hospitaliers, la maintenance demeure un défi majeur dans le management des infrastructures sanitaires. Au-delà de la structure et des équipements, des personnels qualifiés sont nécessaires pour la qualité et la continuité des soins. C’est la conviction des directeurs des hôpitaux du Djibouti, du Niger, de la Guinée, du Togo et du Sénégal, réunis à Dakar depuis hier pour un Atelier international de 3 jours afin de sensibiliser sur l‘importance de la maintenance hospitalière. A cette occasion, les blouses blanches ont réclamé la mise à jour des connaissances des techniciens de secteur pour suivre l’évolution rapide de la technologie.
D’après le directeur de l’hôpital Dalaal Diam de Guédiawaye, Moussa Daff, l’un des hics de la maintenance hospitalière est la formation limitée de ses agents. En plus, le Sénégal dispose du seul centre de formation des techniciens en maintenance hospitalière en Afrique francophone. A cet effet, M. Daff et ses collègues souhaitent que le niveau de formation des techniciens soit relevé au cycle d’ingéniorat. Parce que, argumente-t-il, «les techniciens doivent se perfectionner pour être en phase avec l’avancée des Tics qui offrent des équipements de plus en plus sophistiqués». D’autant plus que «les matériaux ne sont pas fabriqués dans nos pays, les pièces de rechange ne sont pas toujours disponibles sur le territoire national d’où l’intérêt de disposer d’équipements adaptés à notre environnement et des techniciens capables d’agir en temps réel en cas de panne», souligne-t-il. Leur intervention permettra d’éviter un déficit de matériels médicaux et de participer à l’amélioration des soins de qualité offerts aux populations.
Cet avis est partagé par Ali Hassan, directeur de l’hôpital régional de Niamey. Il estime qu’il faut plus d’écoles de formation en maintenance hospitalière pour mettre à la disposition des hôpitaux des agents performants. Il déplore, par ailleurs, le fait qu’au Niger, il n’y ait pas encore une école de formation en maintenance hospitalière. Par conséquent, le pays souffre du déficit de techniciens dans ce secteur. Awa Ndiaye, directrice des Infrastructures, des équipements et de la maintenance au ministère de la Santé, rappelle que la maintenance est l’affaire de tous les acteurs de la santé dont le premier responsable est le directeur de l’hôpital.
Par ailleurs, l’atelier de trois jours (3 au 5 août) a pour objectifs d’améliorer les connaissances des directeurs d’hôpital et les sensibiliser sur la gestion de la maintenance des infrastructures et des équipements sanitaires dans l’atteinte des performances de la productivité des structures de santé, selon Mme Tanka, chef de bureau de la Jica.
Source:lequotidien.sn