A Madagascar, un débat en forme de règlement de compte opposait les deux candidats à la présidentielle hier soir.
Les deux anciens chefs d’Etat et principaux acteurs de la crise de 2009, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, se sont livrés ce 10 décembre à un premier débat télévisé à moins de deux semaines du second tour de l’élection présidentielle. Les attaques personnelles se sont succédé lors de cette rencontre retransmise à la télévision et à la radio nationale.
Lutte contre l’insécurité, la corruption ou encore développement économique : les deux finalistes de la présidentielle ont bien eu du mal à exposer leur programme sur les différents thèmes proposés par les journalistes.
Dès la première minute du débat, l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana, a donné le ton en s’en prenant directement à son adversaire. « Vous étiez le leader du mouvement de 2009 qui a mené au coup d’Etat, a-t-il lancé. A cause de cela, le peuple malgache a été piégé dans le cercle de la pauvreté ».
Une attaque à laquelle Andry Rajoelina n’a pas manqué de répondre. « À chaque fois que je débats avec le président Ravalomana, je suis toujours étonné parce qu’il ne fait que parler du passé, a-t-il répliqué. Ce que le peuple attend de nous deux, c’est ce qu’on va pouvoir apporter au pays pour le sauver. Quels sont nos programmes ? On dirait que le calendrier du président Ravalomanana s’est arrêté en 2009 ».
Remettre le pays sur les rails
Une critique qui n’a pas empêché Marc Ravalomanana de continuer à faire l’inventaire de 2009. « L’insécurité s’est propagée après le coup d’Etat, après 2009, parce qu’ à cette époque, toutes sortes d’armes se sont répandues dans tout le pays et on n’a pas pu mettre un terme à ce débordement », a-t-il détaillé.
Tous deux ont promis de remettre le pays sur les rails. Le leader du parti TIM s’est donné cent jours pour éradiquer l’insécurité. « Mes promesses sont tangibles : nous pouvons atteindre l’auto-suffisance en riz en cinq ans », a quant à lui affirmé Andry Rajoelina.
Ce débat s’est tout de même terminé par une poignée de main entre les deux rivaux. Un deuxième face-à-face aura lieu dans une semaine.
RFI