Le chef de l’Etat a rendu hommage à Babacar Touré, décédé dimanche soir, saluant le journaliste « chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse », un « homme de consensus et de dialogue ».
« Journaliste chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse et la formation des journalistes, homme de consensus et de dialogue, Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie. A sa famille, au groupe Sud et à la presse, je présente mes condoléances », a twitté Macky Sall.
Le journaliste Babacar Touré, ex-président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), est décédé dimanche soir à Dakar, à l’âge de 69 ans.
La cérémonie de levée du corps qui s’est déroulée lundi en fin de matinée à l’Hôpital Principal de Dakar en présence de nombreuses personnalités des médias, de la politique, a été suivie de l’enterrement à Touba.
Surnommé BT par certains confrères, selon ses initiales, il a dirigé le CNRA de 2012 à 2018, en remplacement de la magistrate Nancy Ngom Ndiaye.
Après avoir travaillé à plein temps pour le groupe Sud Communication, Babacar Touré publiait de manière épisodique ses analyses, éditos et chroniques dans Sud Quotidien depuis plusieurs années.
Diplômé en 1979 du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’institut de journalisme de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, il avait fondé le groupe Sud Communication (privé) en 1986. Il commence alors par éditer le journal Sud Hebdo, qui deviendra Sud Quotidien plus tard.
En 1994, le groupe Sud Communication ouvre la première radio privée du Sénégal, dont la cérémonie d’inauguration a eu lieu en présence du chef de l’Etat sénégalais de l’époque, Abdou Diouf, et de certains de ses homologues de la sous-région.
L’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication, une école de formation de journalistes installée à Dakar, est également une création de son groupe de presse.
Titulaire d’une maîtrise de sociologie et de sciences politiques, de diplômes de journalisme et de communication, et d’un certificat de maîtrise d’anglais, Babacar Touré est ensuite admis au concours d’entrée au Cesti, dont il sort en même temps que Mamadou Koumé, le directeur général de l’Agence de presse sénégalaise de 2000 à 2009.
Né en 1951 à Fatick (centre), il a travaillé au quotidien Le Soleil avant de poursuivre ses études aux Etats-Unis d’Amérique, d’où il est rentré pour intégrer l’ONG Enda Tiers-Monde. Il fonde ensuite Sud Hebdo avec d’anciens collègues du journal Le Soleil, dont Abdoulaye Ndiaga Sylla, feu Ibrahima Fall, et Sidy Gaye.
Il a fait des études également à l’Institut français de presse, puis au Centre de perfectionnement des communicateurs africains de l’Université de Montréal (Canada), au Michigan State University et au Kansas State University (Etats-Unis).
Babacar Touré fut membre fondateur de l’Union nationale des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (UNPICS), qui deviendra plus tard le SYNPICS, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal.
Il a exercé de nombreuses fonctions dans des institutions sénégalaises, africaines et en dehors du continent.
Homme d’affaires et grande figure de la presse sénégalaise, il fut membre du Conseil économique et social du Sénégal, du bureau de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal et du National Democratic Institute for International Affairs.
Il a été membre du conseil d’administration de l’Institut Panos, du Collège des conseillers africains de la Banque mondiale, et coprésident de la Conférence ministérielle Afrique/Etats-Unis, avec Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’Etat américaine.