Lac de Guiers 2 s’est aménagé un planning d’entraînement qu’il suit après la rupture du jeûne. Même si cela appelle moins d’intensité pour préparer son prochain duel contre Yékini, le lutteur du Walo, trouvé chez lui à la Cité Shs à Guédiawaye, a promis de venger son manager et son homonyme, Lac 1, le 24 juillet. Et le poulain de Mohamed Aly de révéler que l’ex-Roi des arènes a cessé d’être offensif, raison pour laquelle il ne l’impressionne pas.
Avec le Ramadan, comment préparez-vous votre combat du 24 juillet prochain contre Yékini ?
Je salue tous mes fans, mes supporters et les amateurs pour leur souhaiter un mois béni de Ramadan. Je jeûne comme tout musulman. Avec le Ramadan, je me suis taillé un planning pour poursuivre ma préparation en vue de mon prochain combat contre Yékini prévu le 24 juillet prochain à Demba Diop. C’est après la rupture du jeûne que je me rends aux entraînements. En faisant à chaque fois une séance comme celle que je faisais bien avant le début du Ramadan. C’est vrai qu’on ne fournit pas autant d’effort. Tout repose sur un planning.
Concrètement, comment se passent les entraînements en cette période de diète ?
Je continue de faire les contacts sans grande intensité. Pour la simple raison qu’en cette période de Ramadan, autant on fournit beaucoup d’efforts autant on perd du poids. Ce qui oblige l’athlète à limiter l’intensité qu’il met pour dérouler ses séances d’entraînement s’il prend l’option de se priver de nourriture pendant quelques heures. Il y a des jours destinés à faire de la musculation en salle et d’autres pour faire des contacts en se rendant à la plage. Mes séances se résument à cela durant le mois du Ramadan. J’ai donc élaboré mon planning sur la base d’un conseil de mon staff avec l’appui d’un spécialiste. Ce n’est pas la première fois que je prépare un combat en plein mois de Ramadan. Ce fut le cas lors de mon combat contre Papa Sow (remporté par Lac 2 la saison dernière). Je n’ai fait que reconduire le même procédé.
Allez-vous reprendre le rythme normal de vos séances à la fin du Ramadan (Korité), en y mettant de l’intensité afin de compenser les pertes à quelques semaines de votre combat ?
Il y a longtemps que je suis déjà prêt pour le jour J. Nous n’allons pas continuer à nous entraîner à la fin du Ramadan, en y mettant de l’intensité. Pour la simple raison que si on n’arrive pas à faire beaucoup d’intensité durant les trois premiers mois de préparation, on ne pourrait jamais le faire à moins d’un mois d’une échéance. On ne peut pas se préparer sérieusement à deux semaines d’un combat.
Que prenez-vous pour rompre le jeûne ?
Je mange léger en coupant le jeûne avant de me rendre aux entraînements. Je prends du pain avec du beurre, du saucisson où fromage gruyère. A mon retour, je vais continuer à m’alimenter non sans avoir pris ma douche et m’être donné un temps de récupération. J’attire votre attention que je privilégie une alimentation légère pour faciliter la digestion surtout en cette période de diète. Pour le dîner, j’ai l’habitude de manger du poulet. Si je sens encore que j’ai faim, je prends du «laax» avant d’aller au lit. Pour ce qui est des fruits, je n’en suis pas un accroc. Je n’en prends presque pas.
Semblez-vous craindre Yékini à qui l’on prête la réputation d’un lutteur redoutable et redouté ?
Je n’ai pas de crainte à me faire. Je ne me fais inutilement pas de pression sur les épaules. Yékini reste un adversaire dont je voue un immense respect. Mais je vais retirer la révérence que je lui voue le temps d’en découdre avec lui le 24 juillet avant de la lui rendre à la fin des hostilités (rire). Mais je vais décourager ceux qui veulent que je fasse dans la surenchère verbale pour vendre le combat. Je veux me montrer respectueux à l’égard de Yékini qui est de l’ethnie sérère comme ma mère. Il n’y a aucun combat qui trouble mes sommeils. Je jure en ce mois béni de Ramadan que je ne vous dis que la vérité rien que la vérité. Je n’ai jamais été perturbé à l’idée que je ferai face à un adversaire redoutable et redouté. Je crois dur comme fer pouvoir battre Yékini même si je lui voue un respect.
Les adversaires qu’il a eu à battre ne sont-ils pas plus valeureux que vous d’autant que vos détracteurs vous décrivent comme un lutteur défensif ?
Je réserve ma réplique le jour du combat. J’ai l’habitude de marcher sur mes adversaires. Je vous renvoie à mon combat contre Papa Sow de Fass pour voue en convaincre. C’est moi qui l’ai attaqué. Tous ceux qui disent que je suis un lutteur très défensif n’ont pas l’habitude de bien décortiquer mes combats.
D’autres observateurs s’étonnent du fait que vous utilisez de moins en moins vos coups de poing alors qu’on vous connaissait redoutable puncheur ?
Je reste le redoutable puncheur que j’étais. J’ai l’impression que ceux qui disent cela dorment (rire). Et un adversaire qui voudra s’en faire une idée n’a qu’à me pousser à me bagarrer avec lui en acceptant d’entrer dans ma garde. Mais pour ce qui est de Yékini, il ne faut pas compter sur moi pour que je le mette k.-o. Parce qu’il reste un personnage légendaire qui mérite respect. Mais je chercherai à le battre sur le terrain de la lutte pure en faisant parler ma technicité. Je veux le battre de la plus belle des manières.
Pouvez-vous nous garantir, comme l’a promis un membre de votre staff, que vous allez marcher sur Yékini ?
Je mets en œuvre ma stratégie en m’entourant de toutes les garanties. Avant de marcher sur l’adversaire, il faudra que je sois sûr que je n’aurai pas de regret. Par contre, si le moment opportun d’attaquer mon adversaire se présente, je n’hésiterais pas à le faire. Je lutte en utilisant mon intelligence. Je peaufine bien ma stratégie avant de la dérouler pour m’entourer de toutes les garanties possibles qui me mettront à l’abri d’une éventuelle déconvenue. Je ne me lance jamais à corps perdu dans une attaque dans le seul but de convaincre ceux qui me taxent de lutteur défensif.
Qu’est-ce qui vous différencie de Yékini ?
Yékini a cessé de se montrer très offensif depuis son combat remporté contre mon homonyme, Lac 1. Il est devenu attentiste. C’est pourquoi il ne m’impressionne pas. Je vous demande de faire la revue des combats disputés par Yékini pour vous rendre compte de ce que j’avance. Je rappelle que même mon père Katy Diop (l’entraîneur de Yékini) avait soutenu que Yékini ne va plus se mettre à attaquer ses adversaires, mais qu’il va leur laisser l’initiative du combat. Depuis cette sortie, je n’ai plus revu Yékini se montrer offensif.
Ah bon ? Et comment expliquez-vous qu’il n’attaque plus ses adversaires ?
Peut-être que c’est le poids qu’il traîne qui fait qu’il ne prend plus le risque d’attaquer ses adversaires. Avec le poids qu’il traîne, sûrement qu’il évite de beaucoup bouger devant son adversaire, craignant certainement qu’il se fasse déséquilibrer.
A vous entendre parler, on présume que vous êtes en train de visionner votre adversaire pour mieux le ferrer ?
Je ne visionne pas les combats de Yékini. Cela ne vaut pas la peine. Je connais Yékini pour l’avoir suivi depuis longtemps. C’est un lutteur que je maîtrise. Il y a longtemps que je voulais l’affronter. Je n’ai eu cesse de le réclamer par le passé avant que le combat ne se concrétise. Je maîtrise sa manière de lutter. C’est pourquoi je me suis toujours mis dans une posture de me mesurer à lui. Je ne m’engage jamais dans un combat pour lequel je ne suis jamais sûr de battre mon adversaire. Si je n’étais pas sûr de battre Yékini, je ne l’aurais jamais croisé.
Comment expliquez-vous cette confiance face à un Yékini qui brûle d’envie de se relancer après 3 saisons blanches et qui veut se racheter après sa défaite face à Balla Gaye 2 ?
Je suis un Walo-Walo. Cette communauté refuse qu’un de leur fils soit le troisième lutteur à perdre face à Yékini après Mouhamed Aly (son manager) et Lac 1 (son homonyme). Je ne vais jamais accepté d’être le troisième Walo-Walo à perdre face à mon prochain adversaire. C’est le combat des Walo-Walo. Je veux prendre les revanches de Mouhamed Aly et de Lac 1.
Coté mobilisation, comment cela va se passer ?
Toute la ville de Guédiawaye est en train de sonner la mobilisation pour m’assurer un soutien sans faille lors de ce combat. Il sera celui de tous les Walo-Walo. C’est pourquoi je lance un appel aux responsables politiques et autres patrons de société qui se réclament de cette communauté de m’apporter leur soutien. Et si cela vaut que je survole le stade Demba Diop en hélicoptère pour venir livrer le combat, je n’hésiterais pas à le faire (rire).
Sorce:lequotidien.sn