Les discussions du 5e Sommet Côte d’Ivoire-Burkina Faso, ont été axées jeudi sur la lutte antiterroriste, après les attentats de Ouagadougou (janvier, 30 morts) et Grand-Bassam (mars, 19 morts).
« Nous sommes maintenant convaincus de la nécessité de mutualiser et nos renseignements et nos moyens de combat contre le terrorisme. Il y a du bon travail qui a déjà été fait dans ce sens, a déclaré le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, qui effectuait sa première visite officielle chez son voisin ivoirien.
Car si la visite est axée sur la lutte antiterroriste, elle marque aussi la fin officielle de la brouille entre les deux pays, pourtant unis par de solides liens historiques. L’an passé, ce sommet entre les deux voisins n’avait ainsi pas eu lieu.
Deux mandats d’arrêt
Leur relation diplomatique avait sérieusement été écornée par une série de procédures judiciaires. La justice burkinabè avait ainsi lancé un mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara. L’ancien président, chassé du pouvoir par la rue, vit en exil en Côte d’Ivoire dont il avait obtenu la naturalisation en février dernier.
n autre mandat d’arrêt, cette fois émis par la justice militaire burkinabè, contre le président l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d’État manqué contre le gouvernement de transition burkinabè en septembre 2015, n’avait pas arrangé les choses.
Tapis rouge pour Kaboré
Pour clore cet épisode, Alassane Ouattara a donc déroulé le tapis rouge à son homologue burkinabè, accueillant en grande pompe Roch Marc Christian Kaboré. Jeudi matin, les Premiers ministres ivoirien Daniel Kablan Duncan et burkinabè Paul Kaba Thieba se sont également entretenus, toujours au sujet de la lutte anti-terroriste, au cœur de cette 5e Conférence au sommet de leur traité de l’amitié et de la coopération (TAC).
« La Côte d’Ivoire et le Burkina ne doivent pas perdre de vue les menaces auxquelles nous devons faire face (…) avec son cortège d’attaques et d’attentats aveugles », a affirmé Daniel Kablan Duncan. Avant d’ajouter : « Le destin de nos États et de nos peuples sont si indissociables que seule la solidarité et la mutualisation de nos stratégies et moyens peuvent (…) vaincre l’ennemi ».
Accords commerciaux en vue
La reprise du dialogue devrait aussi se conclure par une série d’accords économiques. Une dizaine d’accords doivent être signés entre les deux pays.
Outre les questions sécuritaires, la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou et de la ligne de chemin de fer entre les deux pays, ainsi que la fourniture d’électricité ivoirienne au Burkina seront parmi les principaux sujets abordés.
Source:jeuneafrique