Un ancien gynécologue de 85 ans a été reconnu coupable lundi dans le premier procès en Espagne des « bébés volés » du franquisme. Il n’a toutefois pas été condamné en raison de la prescription des faits. Le parquet avait requis 11 ans de prison.
C’est une victoire en demi-teinte pour Ines Madrigal. Employée des chemins de fer en Espagne, cette femme de 50 ans accusait l’ex-gynécologue Eduardo Vela de l’avoir séparé de sa mère biologique et d’avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969, pour la donner à une femme stérile. Le tribunal madrilène en charge de l’affaire a reconnu l’obstétricien, âgé aujourd’hui de 86 ans, coupable sans le condamner en raison de la prescription des faits.
Le parquet avait requis onze ans de prison contre cet ex-médecin de la clinique San Ramon de Madrid, sur le banc des accusés grâce au témoignage de la mère d’Inès Madrigal, Inès Pérez, décédée depuis. Cette dernière, qui ne pouvait pas avoir d’enfant, a raconté que le docteur Vela lui avait proposé un bébé. Il lui avait demandé de simuler une grossesse, puis l’avait déclarée comme la mère biologique du nouveau-né.
Devant le juge d’instruction, il avait reconnu en 2013 avoir signé « sans regarder » le dossier médical qui indique qu’il a assisté à l’accouchement. « Je suis inscrite comme fille d’une femme stérile qui n’a jamais accouché », avait résumé Inès Madrigal.
France 24