Dakar, 16 déc (APS) – L’affaire Karim Wade, replacée au-devant de l’actualité à la faveur d’un avis du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies, invitant l’Etat du Sénégal à réviser le procès du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, continue d’occuper les journaux parvenus vendredi à l’APS.
Si la veille, les quotidiens s’étaient contentés de rendre compte de l’avis rendu par cette instance internationale, ils ont mis en exergue les réactions des acteurs, notamment politiques, non sans analyser les implications d’un tel développement.
Il en est ainsi de la réaction de la Convergence des cadres de l’Alliance pour la République (au pouvoir), qui occupe la Une de Vox-Populi sous le titre : ‘’Les cadres de l’APR cassent la décision’’ du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies.
Mercredi, le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies a notamment recommandé à l’Etat du Sénégal de procéder à une révision du procès de Karim Wade, condamné en 2015, à six ans de prison, et à une amende de plus de 130 milliards de francs par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
Le CDH des Nations-Unies a également demandé aux autorités sénégalaises de veiller à ce qu’à l’avenir, les ’’violations des droits’’ du fils de l’ancien président Wade, gracié en 2016 après trois ans d’incarcération, ’’ne puissent plus se reproduire’’.
‘’C’est une erreur de dire que le Sénégal a été condamné. Seule une juridiction a le pouvoir de condamner alors que ledit comité n’en est pas une. Si Karim Wade revient au Sénégal, la récupération des deniers publics va lui être appliquée. Autrement ce sera l’effondrement de notre système judiciaire’’, réagit Abdoulaye Diouf Sarr, coordonnateur du CCR dans des propos rapportés par Vox Populi.
’’Une décision controversée’’, affiche à sa Une L’AS quotidien au sujet des recommandations du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies.
Selon le journal, les avocats de Wade-fils, candidat déclaré à l’élection présidentielle de février prochain, expriment leur satisfaction, alors que la structure des cadres du parti au pouvoir, par la voix de son coordonnateur, mettent en garde contre ‘’toute tentative de désinformation de l’opinion par des déclarations et autres manœuvres fallacieuses’’.
Dans les colonnes de La Tribune, Abdoulaye Diouf Sarr, par ailleurs maire de la commune de Yoff, dans le département de Dakar ‘’dénonce une mauvaise interprétation orchestrée pour discréditer la justice sénégalaise’’, tandis que les conseils de Karim Wade, dans un communiqué repris par la même publication, parlent ‘’d’un nouveau camouflet infligé aux autorités sénégalaises par une institution internationale’’.
Une divergence de vue qui a sans doute déterminé le journal à mentionner ‘’Suite et pas fin de cette affaire’’.
’’Une décision, mille interprétations !’’, s’exclame de son côté Walf Quotidien qui, dans ses colonnes, met en lumière les avis divergents sur le caractère contraignant de l’avis du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies.
Le journal donne également la parole à l’avocat Assane Dioma Nidaye, président de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). lequel souligne que le Sénégal ‘’ne peut pas engager un bras de fer avec les Nations-Unies’’, au sujet des implications de l’avis de son comité des droits de l’homme.
Selon Me Ndiaye : ‘’L’avis du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies, remet fondamentalement en cause l’arrêt de la CREI’’.
Le Comité des droits de l’homme de l’ONU ‘’embrase le pays’’, écrit de son côté à Une Le Témoin qui met en lumière les réactions suscitées par les derniers développements dans l’affaire Karim Wade.
La publication reprend également un communiqué des avocats de la défense qui soutiennent que la décision du CDH de l’ONU ‘’retire toute valeur et toute protée à l’arrêt de la CREI et de la Cour suprême’’.
Sud Quotidien y va avec un jeu de mots ‘’Karim presse le Macky’’, dans son analyse des implications de la communication du CDH des Nations-Unies.
Pour le journal, en s’appuyant sur ce nouveau développement, les avocats de la défense réclament l’inscription de leur client sur les listes électorale. Dans le même temps, le Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, dans des propos rapportés par la publication, estime que l’Etat du Sénégal ‘’ne transige pas sur sa souveraineté’’ judiciaire.
Au sujet de cette décision du CDH de l’ONU, Enquête évoque ’’Une plilue indigeste’’ et estime que l’Etat du Sénégal ’’doit faire face à son obligation morale bien qu’elle ne lie pas’’.
Le Quotidien aborde également l’actualité politique en entretenant ses lecteurs des suites de la réquête de l’opposition, regroupée au sein du Front de résistance nationale (FRN), au sujet du contrôle du fichier général des électeurs, sous le titre : ’’Aly Ngouye Ndiaye ouvre le fichier’’’.
Selon le journal, le ministre de l’Intérieur remet en cause le statut juridique de ce front de l’opposition tout en promettant aux opposants par l’entremise de la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF) de permettre à leurs experts de pouvoir consulter le fichier électoral après le Mawloud, manifestation religieuse commémorant la naissance du prophète Mahomet (PSL).
Dans ce contexte de célébration de la naissance du prophète de l’islam, Le Soleil met en exergue l’inauguration jeudi par le président de la République Macky Sall d’une résidence dédiée aux hôtes dans la cité religieuse de Ndiassane, dans la région de Thiès, pour un coût de plus d’un milliard de francs Cfa
’’Mon soutien aux foyers religieux est un choix’’, a ainsi explique le Chef Etat lors de l’ouverture officielle de cet édifice, dans des propos repris à sa Une par le quotidien, en l’illustrant d’une photo du président recueillant les prières et bénédictions du khalife général de la communauté des Khadres, Cheikh Bécaye Kounta.