Après des années de léthargie, l’économie zimbabwéenne devrait connaître à la fin de cette année une croissance qui dépasse les projections, grâce aux ventes de tabac et aux réformes économiques, selon la banque centrale du pays.
Les ventes de tabac et les réformes économiques menées jusqu’à un niveau jamais atteint au Zimbabwe pourraient faire de ce pays l’une des plus performantes économies du continent pour 2018. Le volume des ventes de tabac du pays a atteint un nouveau record en s’établissant à 237.100 tonnes, soit 200 tonnes de plus que le précédent record établi en 2000, selon l’agence Reuters. Cette prouesse est le résultat d’une demande croissante de la Chine, le principal importateur de la feuille et de la stimulation de l’appareil de production, avec la reprise des investissements par le secteur privé. Cette production record de tabac augure une importante rentrée en devises pour le pays qui exporte près de 90 % de la production. Les projections de croissance, initialement de 4,5 %, ont ainsi été révisées à la hausse, à un peu plus de 6 %, par la banque centrale zimbabwéenne.
Comme s’y attendaient de nombreux économistes, le gouvernement a fait de l’absorption de la pénurie de devises l’une des priorités de sa politique monétaire, rapporte une correspondante de la BBC à Harare. Pour enrayer cette pénurie, le gouvernement a entrepris un programme de comptes spéciaux dédié aux personnes vivant dans le pays et dont le travail est rémunéré en devises étrangèresLes automobilistes venus d’autres pays et traversant le pays sont également obligés de payer le carburant local en devises étrangères. Le gouvernement compte, avec ces mesures, réduire son découvert auprès de la banque centrale. Mais les autorités zimbabwéennes sont toujours confrontées à un obstacle de taille, le manque de confiance du public.
La plupart des Zimbabwéens sont réticents quand il s’agit de confier leur argent aux banques, ce qui a entraîné un important manque de liquidité dans le pays.