Le président somalien Mohamed Farmajo vient de passer deux jours au Burundi pour y rencontrer son homologue Pierre Nkurunziza alors que la mission de l’Union africaine en Somalie, l’Amisom, s’apprête à retirer un millier de soldats burundais de son contingent à la fin du mois.
A l’issue de leur rencontre, le président burundais Pierre Nkurunziza et son homologue somalien Mohamed Farmajo ont appelé à un sommet urgent des chefs d’Etats et de gouvernement des pays contributeurs de troupes de l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie.
Cette demande est liée à l’annonce du retrait, d’ici le 28 février, d’un millier de soldats burundais de l’Amisom, une décision désapprouvée par le Burundi.
Pour Bujumbura, le déploiement de militaires en Somalie est une source d’argent. Le gouvernement est depuis longtemps accusé de détourner une partie des soldes, payées en dollars et largement financées par l’Union européenne.
« Punir les autorités »
« Vu les violations des droits de l’Homme et la situation politique dans le pays, c’est gênant, explique une source diplomatique. Retirer mille hommes est une façon de punir les autorités ».
Les présidents somalien et burundais ont également demandé que l’Amisom continue d’assurer l’étendue complète de son mandat. Ils se sont également engagés à mener des opérations contre les shebabs aussi vite que possible, en attendant que les forces somaliennes augmentent leurs capacités.
A terme, Mogadiscio doit prendre le relais de l’Amisom mais le plan de retrait des troupes africaines connaît de nombreux retard. « Le programme n’est pas du tout suivi, confie un diplomate. Tout le monde était enthousiaste au début mais il ne semble plus réaliste ».