Après l’ouverture de six consulats et l’organisation d’une compétition de la Coupe d’Afrique des Nations, le Maroc organise pour la première fois vendredi un forum diplomatique au Sahara, avec une douzaine d’Etats insulaires du Pacifique.
Les débats dédiés au changement climatique se tiennent à Laayoune, la plus grande ville des provinces du sud, territoire contesté par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.
Le choix de Laayoune porte « une très forte charge symbolique », a souligné le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué publié jeudi.
Le Maroc, qui contrôle environ les deux-tiers du territoire désertique, veut une « autonomie sous contrôle », alors que le Polisario milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.
En l’absence d’avancée des négociations politiques menées par les Nations unies, le Maroc a multiplié ces derniers mois des actions pour asseoir sa position sur le terrain diplomatique, législatif et sportif, suscitant à chaque fois les protestations de l’Algérie et du Polisario.
Depuis décembre, les Comores, Sao Tomé-et-Principe, la Gambie, la Guinée, le Gabon et la Côte d’Ivoire ont ouvert des représentations diplomatiques à Laayoune ou à Dakhla, le grand port de pêche situé plus au sud.
Fin janvier, la Coupe d’Afrique des nations de futsal a été organisée à Laayoune. Quelques jours plus tôt, le Parlement marocain adoptait deux lois intégrant les eaux du Sahara occidental dans l’espace maritime du royaume.
Le Maroc a déjà accueilli deux forums avec les Etats insulaires du Pacifique en 2012 et 2015 à Rabat.
En 2016, le roi Mohamed VI, avait offert de prendre en charge les frais de voyage et de séjour des représentants des Etats insulaires du Pacifique pour faciliter leur participation à la Conférence mondiale sur le climat (COP22) organisée à Marrakech.
« C’est dans ce contexte que les Etats insulaires du Pacifique appuient les efforts de l’ONU pour trouver une solution politique négociée et durable au conflit artificiel autour du Sahara marocain et accueillent favorablement le plan marocain d’autonomie », souligne le communiqué du ministère des Affaires étrangères.