Du gaz dans les moteurs ? Cela se fait déjà couramment pour les poids lourds en France. Mais ce gaz naturel véhicule, ou GNV, voudrait aussi se frayer un chemin parmi les nouvelles solutions de mobilité pour les particuliers. C’est une autre tendance du Mondial de l’Auto, aux côtés de l’électrique.
Le commissaire du Mondial de l’Auto est aussi… le président de l’Association française du gaz naturel véhicule, le GNV. C’est donc un autre axe fort de l’événement parisien. L’industrie gazière veut convaincre que ce GNV est moins polluant que le diesel et l’essence. L’enjeu est de taille puisqu’en France on envisage tout bonnement d’interdire le moteur thermique à l’horizon 2040.
Le GNV n’émet effectivement pas de particules fines, véritable boulet du diesel ; très peu d’oxyde d’azote, le Nox ; et il produit 80 % de moins de CO2 que l’essence. Le bilan est encore meilleur s’il s’agit de biogaz, produit à partir de déchets agricoles ou ménagers. L’autonomie étant importante, le GNV s’est peu à peu imposé aux poids lourds.
Absent chez les constructeurs français
Mais ce carburant n’a pas trouvé sa place auprès des particuliers… En tout cas pas dans l’Hexagone et c’est un vrai paradoxe puisque la France a un grand réseau gazier, qu’elle connaît un boom de production de biogaz et qu’elle a le plus grand nombre de stations GNV d’Europe… pour les poids lourds. Aucun constructeur français ne s’est lancé dans la motorisation au gaz naturel véhicules. C’est l’espagnol Seat, filiale de Volkswagen, qui a dévoilé un modèle tout GNV au Mondial de l’Auto, mercredi, après avoir dans le passé lancé plusieurs modèles mixtes essence/GNV, tout comme l’Italien Fiat.
L’Espagne, l’Italie, mais aussi l’Allemagne et la Belgique ont davantage imposé ce carburant, en finançant le déploiement des stations. La filière gazière française espère rattraper un peu son retard avec un tiers des poids lourds en 2030 et 3 % des véhicules légers, en priorité pour les professionnels.
Essor dans le monde entier
Ailleurs qu’en Europe, la tendance est à l’essor de ce gaz carburant. Déjà 20 millions de véhicules sur la planète. L’Iran et le Pakistan, ayant des réserves gazières, roulent plus facilement au GNV, mais c’est aussi le choix de la Nouvelle-Zélande et du Chili. En Côte d’Ivoire les autobus fonctionnent déjà au gaz. Le Maroc est en train de s’y mettre. Et l’Algérie, géant gazier s’il en, songe à son tour à rouler au GNV.
RFI