Les cas de vols, d’agressions et d’actes de vandalisme commis par des adolescents sont devenus fréquents dans les rues de la capitale sénégalaise et dans l’ensemble du territoire national. Le manque de contrôle social sur les adolescents et la passivité de certains parents semblent favoriser l’expansion de ce phénomène. Car plus on fait partie d’une génération récente, plus grande est le rejet pour l’effort et la discipline. La famille dès lors, cesse d’être un lieu d’exercice d’autorité. Les enfants ne font plus confiance à la légitimité des règles héritées ; et ils ne les prennent plus au pied de la lettre, ce qui cause la perte des notions pour distinguer le bien du mal, c’est le libre chemin à la délinquance
« C’est à cause de la pauvreté mais aussi le manque d’ambition. Ils ont oublié leurs racines, et certains d’entre eux » selon Modou. « Un jeune doit avoir des ambitions et ne pas se laisser attirer par le gain facile » affirme-t-il. Ce quincailler, la trentaine et habitant de la Sicap a déjà était victime de ces jeunes délinquants. « C’était à l’approche de la tabaski au niveau de la cité des eaux où les embouteillages sont fréquents. Je suis descendu du taxi pour emprunter un raccourci et là 3 jeunes m’ont interpellé. » Modou d’un air désolé de continué son récit. « Ils m’ont demandé mon portable j’ai voulu résister mais ils étaient armés alors j’ai été obligé de céder ». Cette situation, ajoute le quincailler est dû en partie à leurs parents qui les laissent livrer à eux-mêmes et en fin de compte ils se rebellent et ne respecte plus aucune règle ni ne craignent personne. « Ils finissent par avoir une mauvaise fréquentation, violer les règles (fumer du chanvre indien, voler, et même parfois brutaliser autrui pour obtenir gain de cause ». Comme pour corroborer les mots de notre premier interlocuteur, ce vendeur d’ustensile de cuisine croiser un peu plus loin en allant vers sacré cœur en dit ceci « ces jeunes n’ont peur de rien. Et c’est vraiment une mauvaise chose. De nos temps il était impensable de faire ce genre de chose. Mais aujourd’hui que l’on parle de nouveau type de sénégalais voilà que ces jeunes sont devenus incontrôlables et représente une réelle menace pour le futur du pays ». Les parents aussi y sont pour quelque chose toujours selon Issa notre vendeur d’ustensile de cuisine « Ils n’enseignent plus à leurs enfants les valeurs morales de la religion et comment vivre en société. » dit-il avant d’ajouter qu’il faut que les autorités trouvent une solution à ce problème ;car, à ce rythme-là tout parent risque de se réveiller un jour et entendre au bout du fil « madame ou monsieur c’est la police, votre fils a été arrêté pour vol et agression » et cela Issa ne le souhaite à aucun parent.
Samba, chapelet en main, habillé d’un boubou traditionnel se dit conscient de ce phénomène grandissant dans les artères de la capitale et du pays. Se tâtant la barbe, ce père de famille d’à peu près la soixantaine lance un appel aux parents pour plus d’attention. « Le niveau de supervision des parents et le climat familial sont importants car les parents sont les principaux acteurs de la socialisation des enfants. Et la manière dont ils veillent sur leurs enfants permet de déterminer leur comportement. Au cas contraire l’esprit de liberté prend le pas sur l’obéissance et les règles de vie sociale. »