Tous les grands argentiers de la planète convergent en ce moment vers Bali en Indonésie. Ou se tiennent cette semaine les assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale. Avec un agenda dominé par les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Christine Lagarde, la directrice du FMI considère que la guerre commerciale a commencé à produire ses premiers effets néfastes sur l’économie. Les économistes du fonds préciseront l’ampleur des dégâts dans leurs prévisions de croissance pour 1919 qu’ils publieront demain. Le pays le premier concerné par ce choc, la Chine, en a déjà pris la mesure.
Sa croissance s’essouffle et dimanche pour la quatrième fois depuis le début de l’année, la banque centrale a redonné un peu de mou à ses banques, petites et grandes, pour les encourager à prêter davantage. Concrètement le seuil de réserve obligatoire des banques a été abaissé d’un point. Cela va permettre d’injecter 109 milliards de dollars dans les entreprises chinoises pour relancer les investissements dans les infrastructures surtout, ce moteur de la croissance chinoise a donné des signes de faiblesses au premier semestre.
Christine Lagarde a déjà fait part de ses craintes de contagion pour les pays émergents.
Ce sont actuellement les plus fragiles. Ceux dont la monnaie dévisse depuis plusieurs mois face au dollar. C’est vrai pour l’Indonésie, l’Inde, au Pakistan qui pourrait faire appel au fonds monétaire internationale, la Turquie qui estime au contraire être en mesure de maitriser la situation, et en Argentine où le FMI est revenu en juin pour sauver le peso.
Son action commence à porter ses fruits, la semaine dernière la monnaie argentine a regagné 5%. Quand l’Amérique s’emballe, leur monnaie déraille. La semaine dernière, encore une semaine euphorique à Wall Street, la hausse du taux d’intérêts à dix ans à +3,5% a fait perdre 4% de sa valeur au MSCI, l’indice de référence traquant les bourses de ces pays intermédiaires.
Hormis le FMI, quels sont les soutiens que peuvent obtenir ces pays en difficulté ?
Il n’y a pas pour le moment d’action concertée des banques centrales pour soutenir la monnaie des maillons faibles du système international. et ce n’est plus dans l’air du temps. Il y a tout juste dix ans, le lundi 8 octobre 2008, 6 grandes banques centrales se retrouvent à Washington pour coordonner leur action afin d’abaisser les taux d’intérêts pour apporter des liquidités dans les banques. Ils cherchent à éviter que la déroute de la Lehman Brothers ne se mue en panique bancaire. C’est la réserve fédérale qui donne l’impulsion et qui est devenue pour quelque temps la banque du monde. Un moment historique qui parait hautement improbable sous la présidence de Donald Trump exclusivement dédiée à la défense des intérêts des américains.
Les experts climat des Nations unies recommandent des transformations rapides et sans précédent pour limiter le réchauffement.
Les membres du GIEC sont réunis depuis une semaine en Corée du Sud, et dans le rapport de 400 pages qu’ils publient aujourd’hui ils sont très pessimistes: si les Etats s’en tiennent aux engagements pris en 2015 à la conférence de Paris, le réchauffement sera de +3% d’ici la fin du siècle. Il fout donc agir très vite et plus fermement pour limiter la hausse des températures à +1,5°.
En Afrique, le Soudan a fortement dévalué sa monnaie
Une troisième intervention depuis le début de l’année pour essayer d’endiguer la crise. L’inflation est au plus haut. Le prix des denrées de base a plus que doublé en un an. La livre est en chute libre depuis que les Etats-Unis ont levé leur embargo commercial il y a tout juste un an. Cette mesure n’a pas suffi à ranimer l’activité, car le Soudan reste sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, ce qui dissuade la plupart des investisseurs étrangers ?
Source: Rfi