Les premiers financements de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide (DER) ont été remis hier 06 août 2018. 10 milliards remis à 15.000 bénéficiaires.
Objectifs :
-Former 50.000 entrepreneurs
-Créer 300.000 emplois dont 100.000 emplois directs et 200.000 emplois indirects
Les bénéficiaires trouvent un environnement extrêmement défavorable marqué par :
-65% de nos entreprises qui meurent avant leur troisième année
-un franc CFA qui favorise les importations, renchérit les exportations et exerce une répression financière avec la rareté des crédits
-l’option ultralibérale prise par le président Macky Sall (signature APE, ZLEC, installation grandes surfaces, concurrences des aviculteurs locaux par des groupes étrangers…)
Face à cet environnement qui peut faire dire que c’est mission impossible pour l’écrasante majorité des bénéficiaires de la DER les autres questions, même importantes, paraissent comme secondaires ou extrêmement mineures.
Par exemple peut-on espérer que la gestion de la DER soit démocratique ? La gestion des cartes d’égalité des chances, des bourses de sécurité familiale, des fonds politiques…nous disent qu’il vaut mieux croire au Père Noël que de croire en la gestion démocratique de ces fonds (choix des bénéficiaires, suivi/accompagnement, remboursement…)
La DER, la dernière copie conforme de l’Agence du Fonds de Développement Social (AFDS), du Programme National de Développement Local (PNDL) ? Ou du fameux compte K2 ? On ne fait pas du neuf avec du vieux.
L’actuel président de la république et l’actuelle présidente du conseil économique social et environnemental se sont chamaillés à l’époque pour contrôler l’AFDS. Le contrôle de pareilles sources de financement est le contrôle d’un instrument clientéliste d’implantation, de structuration. De renforcement de notabilités locales dont on se moque de leur caractère réactionnaire pour des raisons électoralistes.
Il me semble qu’à l’époque c’est Macky Sall qui avait gagné. Cela a du lui servir pour 2012.
C’est l’occasion de dire qu’en réalité avant 2012, l’actuel président de la république était allé rencontrer les bénéficiaires des deniers publics de l’Etat en prétendant « (…) qu’après Dieu, c’est grâce à moi que vous avez reçu vos financements, vos puits… ».
En réalité il en est de nos gouvernants comme de Frankenstein. Ils invoquent des puissances infernales qu’ils ne maitrisent plus. Et ces puissances infernales expliquent qu’aux 300.000 nouveaux demandeurs annuels d’emplois il n’est proposé que 30.000 emplois. Ces puissances infernales expliquent aussi le taux élevé de mortalité de nos entreprises.