A des milliers de kilomètres de Rio, la capitale olympique mondiale du 5 au 21 août 2016, la nageuse Jeanne Boutbien est entrée de plain-pied, les rêves plein la tête, pour que quatre ans plus tard, en 2020, elle puisse faire partie de la délégation sénégalaise devant défendre les couleurs nationales.
Née en 1999 à Dakar, Jeanne Boutbien, qui a acquis la nationalité sénégalaise depuis un an, tresse sa toile et dégage la voie : direction Tokyo 2020.
Jeanne a intégré l’équipe nationale de natation en faisant ses débuts au club de la BCEAO, une des meilleures équipes de natation du pays et dirigée de main de maître par Malick Fall, un technicien rompu à la tâche, qui a permis l’éclosion de son homonyme et nageur Malick Fall Junior, un des nageurs les plus titrés du Sénégal.
Interrogée sur sa double nationale, la native de la capitale sénégalaise s’en donne à cœur joie : ‘’C’est génial d’être bi-nationale, de toute façon je trouve ça naturel d’être sénégalaise, je connais presque mieux ce pays que la France’’.
‘’C’est très enrichissant’’, poursuit la pensionnaire du lycée français Jean Mermoz, qui indique que cette histoire avec l’Afrique dure maintenant depuis 17 ans.
‘’Si je suis dans cette équipe, c’est parce que je suis sénégalaise, donc je le vis très bien. Je n’ai jamais vraiment senti de différence avec le reste de l’équipe. Au contraire, j’apprends toujours plus de la culture sénégalaise après chaque regroupement national, ou après chaque entraînement’’, a indiqué l’athlète.
La saison prochaine, elle aura un double défi : décrocher le baccalauréat et marquer de son empreinte les prochains Championnats d’Afrique de natation.
La championne de natation qui s’est mise au wolof pour se sentir au mieux en équipe nationale, espère vivre le plus longtemps dans sa seconde patrie pour faire flotter le drapeau national. Elle a déjà le coeur rempli de rêves à l’idée de faire partie de la prochaine cuvée sénégalaise dans la capitale nippone.
En attendant ce moment, ses premiers soutiens viennent de la famille, notamment de sa sœur Manon.
‘’Elle travaille quand elle peut, dans la voiture en allant à l’entrainement, ou bien au CDI, à midi. Dans la famille, on est tous fier, parce qu’elle arrive à réussir dans tout ce qu’elle entreprend, à consacrer du temps à tout le monde et à toutes ses activités’’, relève fièrement sa sœur.
Et la nageuse qui se destine à un futur de journaliste sportif, est branchée sur tous les sports. Il est ainsi courant de la croiser à la plage avec une planche de surf sous le bras, prête à cavaler les vagues.
Il n’est pas non plus rare de la trouver devant le téléviseur avec ses parents pour regarder le football, le basket mais aussi la lutte sénégalaise, une autre de ses passions.