Issakha Diop, maire de Pikine et membre du Fonds de développement du service universitaire des télécommunications a fait une appréciation de l’actualité politique au Sénégal. Lors d’un entretien avec Senego, il rappelle que depuis un certain temps, le président Macky Sall “occupe le terrain à travers des inaugurations, sur toute l’étendue du territoire national…”
M. Diop est aussi revenu sur le “phénomène” Ousmane Sonko, le coup de fil de Me Abdoulaye Wade, entre autres…
Entretien:
Dans un contexte de l’élection présidentielle à venir, quelle appréciation faites-vous de l’actualité politique d’une manière générale?
L’actualité politique est marquée par l’occupation du terrain par le président de la République et la majorité présidentielle, à travers des inaugurations et des poses de premières pierres, à travers tout le territoire national, sanctionnées par le satisfecit de toutes les populations.
Nous avons aussi en face de nous une opposition aux abois, en perte de vitesse, qui n’a que l’invective, la délation et la manipulation de l’information comme arme. Heureusement que les populations sont très conscientes de ce que le président de la République, son Excellence Macky Sall est en train de faire, partout au Sénégal.
Donc, l’appréciation de la communauté mouride, particulièrement, mais aussi de tous les Sénégalais de l’ouverture de l’autoroute Ila Touba, pour un trajet pour lequel les pèlerins faisaient au moins 8 heures de temps, aujourd’hui, en 1 heure et demie on rallie Touba, je pense que tous les sénégalais commencent à adhérer à l’action du président de la République. Ce qui présage un vote massif en sa faveur au soir du 24 février 2019.
Une actualité politique aussi marquée par la floraison de candidats à la candidature, à la présidentielle. Ce qui est un danger même pour le Sénégal. Aujourd’hui, la fonction de président est la plus importante dans une République. Donc, n’importe qui ne peut se prévaloir de ce statut. Tout le monde ne peut pas être président de la République. C’est vraiment déplorable. Aujourd’hui, ce que nous constatons, c’est vraiment une tentative de démystification de cette fonction de président de la République. Mais au-delà de tout ça, nous voyons des lobbys cachés derrière ces candidats…
Lors de sa dernière sortie, Me Abdoulaye Wade a annoncé qu’il allait revenir au Sénégal, dans les prochains jour, avec son fils Karim Wade. Aurait-il même annoncé que : “je descendrais à l’aéroport de Diass et, et si l’on arrête Karim, c’est là que je vais mourir, à l’aéroport” Que pensez-vous de ces propos de Me Wade?
Ce sont des propos très mal placés. Abdoulaye Wade a été président de ce pays pendant 12 ans. Donc, il a fait ce qu’il a pu à la tête de ce pays. Et je pense qu’il mérite vraiment de se reposer. Et comme l’a dit le Khalif général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, et cela devrait être le discours de tous les chefs religieux mais aussi de toutes les personnes qui lui souhaitent du bien, aujourd’hui, on ne peut pas, à son âge, continuer des combats politiques dans le seul dessein de placer son fils à la tête de ce pays.
Le Sénégal n’est pas une monarchie, Abdoulaye Wade nous a dirigé pendant 12 ans, donc, il y a d’autres sénégalais, issus d’autres familles qui ont autant de compétences, si non plus, et qui ont l’amour de la patrie et l’engagement pour servir le Sénégal. C’est vraiment des propos que nous déplorons. Wade ne doit pas jouer avec sa vie ni avec celle du peuple sénégalais qui lui a tout donné. Donc, nous lui demandons de revenir à la raison. Et nous lançons un appel à toutes les personnes de bonne volonté qui peuvent parler avec lui, pour qu’il ne s’engage pas dans cette voie sans issue.
Karim Wade fait l’objet d’une condamnation de plus de cinq (5) ans. Il a été condamné à six (6) années de prison. Il doit toujours aux sénégalais 133 milliards. Donc, je ne pense pas que lui-même veuille revenir ici pour aspirer à diriger quoi que ce soit. Avant même de le faire, il devait rembourser aux sénégalais cet argent-là. Les leaders politiques du PDS devraient arrêter de se cacher derrière un vieux de presque 100 ans pour lui faire mener tous ces combats là. Ils doivent prendre leur courage à deux mains. Macky Sall est de leur génération. Donc, l’affronter et se cacher derrière un vieillard qui a déjà fait son temps, c’est vraiment malheureux, c’est à la limite lâche comme comportement.
Quelle est votre impression sur le “phénomène” Ousmane Sonko?
Personnellement, Sonko, je ne le considère pas comme un phénomène. C’est plutôt un épiphénomène. C’est quelqu’un qui a toujours vécu dans le système, qui s’est enrichi dans le système, qui a bâti toute sa vie dans le système et qui veut se considérer comme un homme hors système et qui veut aussi qu’on combatte le système. C’est vraiment paradoxal. Sonko est le prototype parfait du système qu’il est en train de combattre.
Au delà de tout ça, moi je le considère comme un apprenti politicien dont le discours fait peur. Parce que Sonko fait partie, aujourd’hui des politiciens les plus violents. A chaque déclaration, ce sont des insultes, ce sont des menaces, ce sont des gros mots. Donc parler de fusiller tous les présidents qui ont dirigé ce pays, insulter Ahmed Khalifa Niass et d’autres leaders politiques, Sonko c’est vraiment quelqu’un qui se distingue, moins, par la profondeur de sa vision, mais plutôt par son insolence, par son arrogance, par sa prétention que rien ne justifie. Moi je pense que Sonko est un phénomène Facebook. Mais sur le terrain, il n’est pas présent. Ce que je lui conseille c’est d’aller à l’école de la gestion des affaires publiques.
Il doit savoir qu’il n’a occupé aucune responsabilité dans ce pays. Il n’a jamais dirigé la plus petite collectivité locale dans ce pays. Aucun poste de responsabilité dans un ministère, ni dans une direction générale. Une personne comme ça, s’il veut dire aux sénégalais qu’il veut diriger ce pays, moi j’en ris plutôt. Une personne sortie de nulle part et qui veut nous faire croire qu’il est le Messie, je pense que Sonko est un phénomène qui essaye d’exister à travers les médias. Mais il comprendra que les sénégalais sont des gens vraiment avertis et que personne ne peut les tromper. Il y avait des candidats du genre Sonko. Certains d’entre eux se sont retrouvés en prison, d’autres on ne les voit plus. Parce que ce sont des gens qui viennent dire que personne n’est compétent, personne ne peut diriger à part eux alors qu’il n’ont rien prouvé.
Et sa supposée rencontre avec Abdoulaye Wade, qu’en pensez-vous?
Aucune importance. Parce que Sonko est très incohérent dans sa démarche. C’est lui qui disait que tous les hommes politiques sont pareils. Il disait aussi qu’il a même refusé de décrocher Karim Wade lorsque ce dernier a essayé d’entrer en contact avec lui. Donc, si aujourd’hui il revient dire qu’il va à la rencontre du père, je n’y comprend plus rien. Il montre simplement que c’est un apprenti politicien qui se cherche et qui veut se considérer comme un grand leader alors qu’il ne l’est pas encore. C’est un petit élève en politique et je pense qu’il gagnerait à étudier et ne pas se lancer dans certaines choses et dans un terrain qu’il ne maîtrise pas encore.
Il peut nouer des alliances avec n’importe qui. Mais je pense que zéro plus zéro (0 + 0) fera toujours zéro (0). Donc les sénégalais se sont engagés résolument et de manière largement majoritaire à accorder et à accompagner le président de la République, son Excellence Macky Sall vers un second mandat, dès le premier tour.
Comment préparez-vous l’élection présidentielle de 2019?
Nous sommes en train de travailler pour créer les conditions d’un vote massif en faveur du candidat Macky Sall. Nous sommes en train d’occuper le terrain pour rassembler le maximum de parrains. Et je pense qu’on a largement dépassé les objectifs fixés par le parti.
Donc, nous travaillons aussi à rassembler le maximum de pikinois autour du président Macky Sall. Nous travaillons au quotidien avec la plus grande proximité avec les populations afin d’échanger avec eux et les expliquer les réalisations, particulièrement dans Pikine où le président Macky Sall a fait ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a fait, particulièrement à Pikine Est. Avec le Programme de modernisation des Villes (Promovilles) qui est en train de démarrer mais au delà de ça, nous avons le stade Alassane Djigo…