Deux jours après les inondations qui ont touché l’Aude, le centre hospitalier de Carcassonne reprend progressivement une activité normale. Mardi, les monte-malades de l’établissement ont pu être remis en marche, après plus de 24 heures « de galère », estime une soignante.
Au plus fort des intempéries, les locaux techniques et logistiques, situés au sous-sol, ont eu les pieds dans l’eau. « Tout le rez-de-jardin a été inondé dans la nuit de dimanche à lundi : le restaurant du personnel, les locaux techniques, les archives, les vestiaires des agents techniques, la médecine du travail », indique un agent des services techniques.
Pendant ce temps-là, le personnel a continué à assurer sa mission, les interventions non urgentes ont par contre été reportées.
« C’était totalement prévisible »
Si le travail des agents hospitaliers a été salué pendant cette période compliquée, une polémique a vu le jour dès lundi matin. De nombreuses critiques ont pointé du doigt la zone choisie pour construire cet établissement, ouvert en mai 2014.
Sur l’emprise de la zone inondable
Et pour lui, des documents l’attestent. En particulier le Plan de prévention des risques d’inondation de la commune de Carcassonne publié en 2014, année d’ouverture du centre hospitalier.
« Je ne sais pas quelles étaient les normes à l’époque qui ont justifié que cet hôpital soit construit à cet endroit-là », a botté en touche mardi la ministre de la Santé au micro de France Info.
« Tout le monde savait » selon une syndicaliste
Agnès Buzyn a aussi rappelé que la réalisation des hôpitaux repose sur « des plans et des décisions qui sont prises parfois dix à quinze ans à l’avance. C’est le temps qu’il faut pour réunir les sommes et faire des appels à projet ». Et d’assurer que son ministère allait regarder ce qu’il était possible d’aménager « pour que cela ne survienne plus, car des ascenseurs hors service dans un hôpital, aujourd’hui, cela pose un énorme problème. »
Une question qui devrait être au cœur du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire qui a lieu ce mercredi au centre hospitalier.
« Tout le monde le savait que cela risquait d’arriver, tous les anciens vous le diront qu’à chaque fois qu’il y a de fortes pluies, ici ça baignait dans l’eau. Maintenant il va falloir voir comment on fait, car cela a été très compliqué à gérer », soupire une syndicaliste CGT de l’hôpital.
Prescriptions strictes satisfaites selon la direction
Dans un communiqué, la direction de l’hôpital se défend en indiquant que « les prescriptions très strictes de la Direction départementale des territoires et de la mer ont toutes été satisfaites pour l’obtention du permis d’aménager puis du permis de construire ».
Reste que quatre ans après l’ouverture, les bassins de rétention créés autour du site n’ont pas joué leur rôle. « Pour vous dire à quel point ils savaient que cela était inondable, ils en ont créé ces énormes bassins qui ont coûté très cher, peste Jean-Philippe Masson. C’est tellement stupide d’avoir installé l’hôpital là alors que ce n’est pas la place qui manque à Carcassonne… »