Idrissa Seck et la polémique sur la nationalité : «Un débat malsain et dangereux instauré par Macky Sall»

Le leader de Rewmi qualifie le débat autour de la double nationalité de «malsain» et «dangereux». Il accuse le Président Macky Sall d’être à l’origine de la proposition et de vouloir ainsi «éliminer des adversaires gênants».

La proposition de la majorité selon laquelle tout candidat à la Présidentielle doit renoncer à sa ou ses nationalités 5 ans au moins avant le jour du scrutin n’agrée pas Idrissa Seck. Le leader de Rewmi considère, dans une lettre adressé à son «cher compatriote», qu’il s’agit là d’un débat «malsain et dangereux installé par Macky Sall», même s’il précise qu’il est «exclusivement de nationalité sénégalaise». En effet, souligne-t-il, c’est une «source de déchirures et de discriminations pour notre jeune nation». Il argumente : «Comment expliquer à nos compatriotes nés à Mantes-la-Jolie, aux Mureaux ou à Marseille et qui ont la nationalité française qu’ils sont, au Sénégal, des citoyens de second rang ? Comment dire à nos compatriotes nés de parents sénégalais et étranger (français, belge, ou libanais par exemple), fait pour lequel ils n’ont au demeurant aucune responsabilité, qu’ils sont quand même des citoyens n’ayant pas les mêmes droits que les autres ? (…) Ils doivent payer des impôts comme les autres, mourir pour le pays comme soldat, lui apporter la gloire d’une médaille olympique ou l’enrichir par leur génie créateur. En contrepartie, ils ne devraient avoir droit qu’à une citoyenneté partielle.» Pour ces raisons, dit-il, «je m’élève énergiquement contre cette nouvelle erreur de Macky Sall qui n’obéit qu’à des calculs politiciens», rappelant que de tels débats sur la nationalité ont provoqué des «dégâts ail­leurs». Le président du Conseil départemental de Thiès de s’interroger : «L’unité africaine dont l’aboutissement serait l’unité de passeport de Casa­blanca à Johannesburg est inscrite dans notre Constitution. Que signifierait-elle si cette réfor­mette politicienne de l’Apr était adoptée ?» Cependant, relève-il, «ceux qui ont la double nationalité pourront se conformer à la disposition de la Constitution sur l’élection présidentielle avant le dépôt de leur candidature» puisque «l’essentiel est de res­pecter la loi et non de créer une injustice». Idrissa Seck assimile donc cette proposition à des «calculs politiciens destinés à éliminer des adversaires gênants», non sans conclure par une pique pour répondre à l’attaque du président de la République lors de l’inauguration du Pont de l’émergence avec un extrait à l’hymne national : «Pinçons tous nos koras et frappons ensemble le balafon national. Restons le lion rouge qui rugit. Pas celui qui dort !»

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