Au moins cinq personnes ont été tuées lundi à Conakry lors de violents heurts entre forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers réclamaient la reprise des cours dans les écoles du pays, closes par le gouvernement depuis trois semaines.
« Non déclarées et interdites », les manifestations dans la capitale guinéenne « ont malheureusement causé la mort d’au moins cinq personnes » et fait « 30 blessés, dont des membres des forces de l’ordre », a précisé le gouvernement dans un communiqué et relayé par Jeune Afrique.
Un bilan confirmé par une source jointe par l’AFP à l’hôpital Ignace Deen de Conakry, qui indique que les victimes ont toutes été touchées par balles.
Les heurts ont éclaté au lendemain de la signature dimanche d’un accord entre syndicats et gouvernement, destiné à mettre fin à la grève des enseignants qui dure depuis le 13 février. « Les parties ont convenu de se retrouver ce lundi pour la signature formelle de cet accord », avait alors déclaré le gouvernement.
Mais il semble que la base syndicale soit restée insensible à cette annonce. D’après des enseignants et des témoins joints par téléphone, le mouvement était toujours bien suivi lundi à Conakry et dans le reste du pays, ce qui aurait provoqué l’exaspération des manifestants favorables à la réouverture des établissements.
Ces dernières semaines, les manifestations violentes se sont succédé dans la capitale, conduisant le gouvernement à fermer les écoles dès le 1er février. Après des discussions avec des responsables syndicaux, les autorités avaient enjoint aux professeurs de reprendre le travail le 13 février. Un appel resté lettre morte auprès des syndicats, qui ont poursuivi leur mouvement.
Soutenus par les élèves, les enseignants réclament l’intégration des vacataires dans la fonction publique, ainsi qu’une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail.