Les travailleurs de la justice ne sont pas dans une logique de ranger les armes. Après les 72h de grève qu’ils ont observées la semaine dernière, ils ont remis ça hier. Bien sûr, cette grève a paralysé le fonctionnement de la justice : toutes les transactions économiques qui nécessitent des inscriptions au niveau des registres de commerce sont bloquées. Les audiences de vente d’immeuble sont aussi suspendues. Selon Me Baba Diop, «même avec la présence des greffiers ad hoc, le Tribunal ne vide aucun délibéré».
D’après l’avocat, «aucun jugement n’est rendu. Et les jugements qui seront rendus devront être signés par un greffier titulaire et délivrés également par le greffier en chef». Ce qui laisse entendre que si ces derniers n’assistent pas à la délivrance du délibéré, le jugement ne peut être rendu. «Nous ne comprenons pas pourquoi le pouvoir judiciaire est le parent pauvre de l’Etat», se demande Me Baba Diop. D’après lui, les problèmes ne sont ni décelés au niveau de l’Exécutif (au Palais présidentiel tout est nickel, les gens sont à l’aise) ni à l’Assemblée nationale, où tout est parfait. C’est seulement au niveau de la justice qu’il y a des problèmes, regrette-t-il.
Me Ousmane Thiam s’est offusqué aussi de la perturbation des audiences. «La grève porte préjudice à tout le monde», a dit le président des jeunes avocats, car il y a beaucoup de justiciables et des avocats qui ont besoin des documents, mais ne peuvent en disposer parce les délibérés pour la plupart du temps ne sont pas vidés. «Pendant cette période, nous sommes en vacances judiciaires et si pendant cette période la Chambre devait tenir sa dernière audience avec cette grève, le délibéré va être prorogé à une date assez lointaine», souligne-t-il, en invitant les parties à se retrouver autour d’une table.
Source:lequotidien