Même s’il bande les muscles en public, clamant être prêt à s’opposer à la Cedeao, qui lui demande de laisser son fauteuil à Adama Barrow, le président déclaré élu, Yaya Jammeh négocie ferme en coulisses. À en croire des sources dignes de foi, il aurait accepté de quitter le pouvoir sous certaines conditions.
D’abord, il demande que lui, sa famille ainsi que 400 de ses proches soient placés à l’abri de poursuites judiciaires après son départ. Ensuite, il souhaite pouvoir jouir, avec sa famille, de toute sa fortune pendant 20 ans au moins, sans être inquiété.
Ces exigences de Jammeh irritent les émissaires de la Cedeao. Ces derniers lui proposent simplement un exil dans un pays d’accueil où il ferait profil bas le temps que les Gambiens pansent les blessures causées par ses 22 ans de règne. Les envoyés spéciaux de l’organisation régionale sont d’autant plus courroucés qu’au lieu de négocier directement avec eux, Jammeh passe par des intermédiaires pour poser ses conditions.
Ce lundi, le Président mauritanien, qui se montre bienveillant envers le futur ex-chef de l’État gambien, est attendu à Banjul. Saura-t-il faire entendre raison à son homologue ? Dans tous les cas certains officiers de l’armée gambienne commencent à se rapprocher d’Adama Barrow, déclaré vainqueur de la présidentielle et que la communauté internationale tient à installer au pouvoir le 19 janvier.