À la veille du verdict de la Cour constitutionnelle gabonaise, qui doit valider ou débouter d’ici vendredi les recours déposés par Jean Ping, les tensions ne retombent pas au Gabon, où la population craint de nouvelles violences meurtrières.
À Libreville, les commerçants s’affairent en effet à protéger leurs commerces. Certains vident même leur stock de marchandises, par peur que les pillages massifs ne se répètent.
Dans les cliniques et hôpitaux du centre-ville ayant accueilli début septembre des blessés par balle, la peur d’une nouvelle vague de violences meurtrières est palpable.
Après la proclamation des résultats contestés le 31 août, le pays s’était enflammé. Les principales émeutes avaient eu lieu à Libreville, où le ministère de l’Intérieur avait annoncé 800 arrestations à Libreville et 300 dans les provinces.
Deux plaintes en France après l’assaut du QG de Jean Ping
Point d’orgue des violences, l’assaut donné contre le QG de Jean Ping dans la nuit du 31 août au 1er septembre. Selon l’opposition, des dizaines de personnes y avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées. Un bilan impossible à confirmer, alors que le pouvoir fait pour sa part état de quatre morts.
À Paris, l’assaut contre le QG de Jean Ping a donné lieu au dépôt de deux plaintes de Franco-Gabonais mercredi 21 septembre pour « arrestation et détention arbitraire en bande organisée, torture et actes de barbarie en bande organisée, tentative d’assassinat et crime contre l’humanité », a affirmé à l’AFP William Bourdon, l’un des avocats saisis. Ce dernier compte également saisir la Cour pénale internationale (CPI) à ce sujet, a-t-il précisé.
Déclarations interposées
Alors que le pays retient son souffle à 24h de la proclamation de la Cour constitutionnelle, les deux camps continuent de s’affronter par déclarations interposées. Lors d’une conférence de presse mercredi, le porte-parole du gouvernent, Alain-Claude Bilie-By-Nze, assurait que « des éléments indiquaient que de nouvelles violences se préparent ».
« Nous ne sommes pas dans un état d’esprit tel que nous arrêterons Jean Ping. Mais s’il franchit la ligne rouge, il sera arrêté », prévenait-il.
L’équipe de Jean Ping ferme la porte au dialogue proposé par ABO
Quelques heures plus tard, l’équipe de Jean Ping avait fermé la porte au dialogue proposé par Ali Bongo Ondimba. « Comment envisager une rencontre si la vérité des urnes n’est pas rétablie ? », répondait le porte-parole de l’ancien patron de l’Union africaine.
Preuve du climat de tension, deux camions militaires campaient jeudi midi devant le domicile de Jean Ping, selon son équipe de campagne. Un climat de vive tension, alors que la Cour constitutionnelle s’apprête à rendre une audience publique, préalable à sa décision cruciale, attendue pour vendredi.
Source:jeuneafrique