Le président français Emmanuel Macron est arrivé mercredi 28 novembre 2018 en Argentine, pour une visite officielle de 24 heures à l’invitation de Mauricio Macri, dont le pays accueille à partir de vendredi le sommet du G20. Une réunion des dirigeants des pays riches et des grandes économies émergentes. Avec ce paradoxe, cette grand-messe du libéralisme est organisée dans un pays qui traverse une grave crise économique et sociale.
Avec notre envoyée spéciale à Buenos Aires, Mounia Daoudi
La 3e économie d’Amérique latine va mal, très mal. Au point d’avoir été contrainte d’en appeler à l’aide le Fonds monétaire international, un organisme pourtant honni depuis la crise de 2001 et avec lequel Buenos Aires avait cessé toute relation depuis plus de 10 ans.
Mais deux crises monétaires en quelques mois, avec un peso – la monnaie nationale – qui a perdu la moitié de sa valeur face au dollar, ont mis à genoux une économie déjà fragile. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la récession devrait atteindre 2,6% cette année, l’inflation dépasse déjà les 30%.
Un prêt de 50 milliards d’euros pour Buenos Aires
L’effet est ravageur pour le pouvoir d’achat des Argentins, dont 27% vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et la situation ne devrait pas s’améliorer avec le budget d’austérité qui vient juste d’être voté, seul moyen pour Mauricio Macri d’obtenir du FMI un prêt de 50 milliards d’euros pour stabiliser l’économie de son pays.
C’est donc un président argentin fragilisé qui accueille ses homologues du G20 pour un sommet dont l’éventuel succès risque d’être une mince consolation face à la grave crise que traverse l’Argentine.
RFI