Les populations de l’île à Morphil se disent torturées à l’électricité par la société marocaine qui intervient dans la zone. Avec une seule agence à Ndioum, elles sont obligées, chaque mois, de payer des cartes de recharge, consommé ou pas.
Dans toute l’île à Morphil, seuls deux villages sont connectés au réseau Senelec. Il s’agit de Saldé et de Cas-cas, deux chefs-lieux d’arrondissement. Ces sous-préfectures l’ont été depuis 2006. Ainsi, tous les autres villages situés dans cette partie enclavée ne le sont nullement. En effet, ces contrées sont ravitaillées en électricité grâce à la la Compagnie d’électricité marocaine (Comosel). Laquelle a fini de mettre en colère les populations de ces localités à cause de l’incapacité des responsables de ladite compagnie de leur fournir de l’électricité en quantité et en qualité. Et elles exigent tout simplement et sans condition son départ.
D’ailleurs, une grande marche de protestation sera organisée par une centaine de villages très prochainement dans l’île à Morphil, renseigne Baïla Ndiaye, Coordinateur des jeunes patriotes de cette localité. Selon lui, depuis que ses populations sont connectées avec cette compagnie, c’est la croix et la bannière, voire même pire. «Nous souffrons énormément et les populations locales n’en peuvent plus de continuer de travailler avec une compagnie qui n’a aucun respect pour ses clients», lance M. Ndiaye. Qui signale que non seulement l’énergie leur est fournie à travers l’achat de cartes, mais les populations ne comprennent rien de ce qui se fait avec Comosel. Pis, dit-il, dans toute l’île à Morphil, il n’y a aucune agence mise en place pour que les usagers puissent se procurer ces cartes de recharge une fois que celles achetées sont épuisées. «Pour acheter des cartes de recharge, nous sommes obligés de nous déplacer jusqu’à Ndioum. Pensez-vous normal, que pour acheter une carte qui coûte 6 700 francs Cfa, on doive faire autant de kilomètres ?», ajoute-t-il. Et pour éviter le déplacement individuel, ces populations se sont organisées dans le village de Dounguel. Ainsi, une fois que tout le monde cotise, elles choisissent un jeune du village à qui elles donnent son billet de transport et le montant collecté pour aller acheter les cartes à tous les foyers connectés à la Comosel. Souvent, si quelqu’un n’est pas disponible dans le village, elles demandent à un habitant de Ndioum qu’elles connaissent bien de se rendre au niveau de l’agence de la Comosel pour leur trouver ces cartes.
Seulement, ce que les insulaires ne comprennent pas considèrent comme une véritable arnaque, c’est que, qu’elles consomment la carte ou non, elles sont obligées à chaque fin du mois de débourser le même montant pour acheter une nouvelle carte pour leur fourniture en électricité. «Même si nous ne consommons qu’un seul kwh durant tout le mois, nous sommes obligés de renouveler la carte», regrette un jeune insulaire de Dounguel. Ce qu’ils considèrent comme une injustice. «Nous ne sommes pas des Sénégalais à part pour mériter d’être traités ainsi. Quel est aujourd’hui le Sénégalais dans ce pays qui, pour se procurer de l’électricité, rencontre autant de difficultés ? Pour quelles raisons sommes-nous les seuls à être dans cette situation ?», s’interroge le jeune patriote. Non sans réclamer le départ sans condition de Comosel et leur connexion au réseau de Senelec. Ce qui, dit-il, leur éviterait ces nombreuses contraintes.
Walfnet