Le Grand Prix de Russie a laissé la pire image possible dans le sport. Celle d’un vainqueur qui n’a gagné que parce que son coéquipier lui a laissé la place. Mercedes a choisi que Hamilton devait l’emporter, pas Bottas. L’équipe assume et place le championnat avant tout.
« Laisse passer Lewis au virage 13. » Tout le monde a clairement entendu la consigne dictée à Valtteri Bottas en plein Grand Prix de Russie. Le Finlandais, parti en pole position, menait parfaitement son affaire et l’aurait sans doute emporté sans ce choix dicté par des questions mathématiques et non pas sportives. Et Toto Wolff n’aura aucun mal à se regarder dans la glace. Et pour cause, le responsable de l’écurie Mercedes assume pleinement son choix au nom du championnat. Lewis Hamilton possède 50 points d’avance quand il n’en aurait eu « que » 43 en terminant deuxième.
Une honte pour le sport mais manifestement, ce n’est pas ce qui compte. « C’est une journée difficile car Valtteri a fait un excellent travail ce week-end. Ça a été un gentleman de me laisser passer car il ne se bat pas pour le championnat comme je le fais », a expliqué dès après la course Lewis Hamilton quand Bottas répondait: « C’est un jour difficile pour moi. Après, l’équipe remporte un maximum de points. Tout le monde a vu ce qu’il s’est passé en piste. On sait ce qu’on a à faire pour les championnats pilotes et constructeurs. C’est comme ça. »
Résigné et bon soldat, Bottas sait à quoi s’en tenir. Hamilton, lui, a cherché à se voiler la face en conférence de presse, slalomant entre le « J’étais le plus rapide en piste » ou « J’ai dit (à la radio) « dites-lui d’aller plus vite », ils m’ont répondu que Valtteri me laisserait passer ce qui n’est pas ce que je voulais ». Difficile d’avoir un vrai sourire après cette 70e victoire et clairement la plus moche de sa carrière.
De son côté, Toto Wolff, lui assume complètement. « Vous auriez été à ma place, vous auriez fait la même chose », a-t-il lâché en conférence de presse, relaye L’Equipe. « Je préfère endosser le rôle du vilain aujourd’hui plutôt que de courir le risque d’être l’idiot de demain », ajoute-t-il. C’est clair et limpide. Tant pis pour la course.
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