Plusieurs acteurs du tourisme de la région de Fatick ont dénoncé jeudi ‘’la concurrence illégale’’ dont ils font l’objet à cause de la prolifération des maisons d’hôtes clandestines appartenant en majorité à des citoyens européens.
‘’Le problème avec ces maisons d’hôtes qui appartiennent à des Européens, est qu’on ne sait pas qui héberge des touristes ou non ; tout se fait dans la clandestinité’’, s’est offusqué le chef du service régional du tourisme, Jean Pierre Ndecky, au cours d’une rencontre du comité régional de développement (CRD) axée sur les difficultés du secteur.
‘’Les citoyens européens propriétaires de ces maisons d’accueil, pour contourner les charges (emplois, taxes, impôts, normes) d’hébergement en vigueur dans ce secteur et loger leurs hôtes, déclarent souvent en lieu et place qu’ils hébergent leurs parents en visite au Sénégal’’, a-t-il expliqué.
Il a dénoncé ces pratiques devenues courantes de citoyens européens qui, a-t-il souligné, ne se comporteraient pas de cette façon s’ils étaient dans leurs pays d’origine. Selon M. Ndecky, ‘’s’ils étaient dans leurs pays respectifs, ils se conformeraient à la législation en vigueur’’.
Le gouverneur de la région de Fatick, Gorgui Mbaye, affirme que ‘’[…] les maisons d’hôtes clandestines tuent le secteur touristique’’. Il a annoncé un plan d’action régional en vue d’enrayer le phénomène dans les zones touristiques de Fimela, Ndangane ou encore Foundiougne.
Dans cette optique, il a invité le service régional du tourisme à faire un recensement complet des maisons d’hôte exerçant dans l’illégalité.
‘’Avant d’agir, a-t-il expliqué, il nous faut faire un diagnostic complet des causes de cette prolifération des maisons d’hôtes, étudier la structuration des prix, tout ceci dans le but de rendre plus compétitive notre destination à l’intérieur mais aussi sur l’international’’.
Il a indiqué que pour venir à bout des maisons d’hôtes clandestines, il faut passer aussi par une batterie de mesures qui vont de la classification de toutes les maisons d’hôtes sur les sites touristiques, en vue de leur régularisation, en passant par un aménagement des zones touristiques et un inventaire des maisons d’hôtes dans les quartiers.
Le chef de l’exécutif régional a sollicité de la part du ministère du Tourisme un accompagnement avec l’instauration d’une police touristique qui pourrait saisir la force publique, en cas de besoin, pour veiller au respect par tous de la législation en vigueur dans ce secteur.
Plusieurs acteurs du secteur touristique et autorités administratives de la région ont participé à ce CRD.