FACE A L’IMPERIALISME DE LA DETTE : NE SOYONS NI SENEGALAIS NI BENINOIS MAIS ANTI-IMPERIALISTES PANAFRICAINS( Par Guy Marius Sagna,)

Depuis quelque temps, le président Macky Sall et d’autres comme lui qui n’ont jamais osé dire du mal du franc CFA, des APE, des bases militaires étrangères…défendent l’idée de l’annulation de la dette.

Pour le Sénégal, le stock de dettes publiques extérieures à long terme est passé de 5,5 milliards de dollars US en 2014 à 12,2 milliards de dollars en 2018. En 4 ans, notre président Macky Sall a multiplié par plus de 2 cette dette. L’irresponsabilité de Macky Sall a augmenté 7 milliards de dollars de plus c’est à dire 3.500 milliards de franc CFA si le dollar est à 500 francs CFA. Tous ceux qui ont alerté sur ce rythme endiablé d’endettement ont été traités de tous les noms d’oiseau. Si ce n’était pas le coronavirus, ils continueraient à nous mentir.

A quoi cette dette a servi ? A qui cette dette a bénéficié ?
Cette dette a été utilisée dans des dépenses qui n’étaient ni prioritaires ni productives.
Cette dette a servi à enrichir les français Alstrom, Senac, les turcs, les chinois…au détriment de nos Pme/Pmi.
Cette dette a bénéficié à des patrons étrangers et à la classe politique au pouvoir qui a reçu des commissions, des dessous de table, des marchés indus…
Le peuple sénégalais n’a vu ni la couleur ni l’odeur de cette dette.

Voilà pourquoi, en partie, nous parlons de dettes illégitimes et odieuses à annuler. Ces dettes empruntées au nom des populations qui n’en bénéficient pas et payées plusieurs fois à nos créanciers sont illégitimes et odieuses. Elles sont un des instruments de notre domination et donc du néocolonialisme. C’est pourquoi, plusieurs générations se sont battues et continuent de se battre contre elles par exemple dans le Comité pour l’abolition de la dette du tiers monde (CADTM) créé le 15 mars 1990.

Je suis un des militants du combat pour l’annulation de cette dette.
Mais le comportement irresponsable des présidents Macky Sall sur la dette n’en font pas des alliés.
Leur objectif est d’annuler leur endettement irresponsable afin de leur permettre de s’endetter encore tout aussi irresponsablement à leur profit et au détriment des populations.
C’est pourquoi, sur l’annulation de la dette, je prône qu’entre nous, d’une part, et le président Macky Sall et ses pairs, d’autre part, de : marcher séparément et frapper séparément.

Refusons la stérile et vaine polémique entre les Macky Sall d’une part et les Patrice Talon d’autre part et leurs partisans. Aucun des deux camps ne nous sort du cercle vicieux de l’impérialisme de la dette.

Pour éviter la poursuite du cercle vicieux d’endettement ne servant que les bourgeoisies du Nord et les bourgeoisies du Sud, nous devons dire : pour une annulation de la dette illégitime et odieuse assortie de conditions.
Quelles sont ces conditions ?
1-faire l’audit de la dette actuelle dans tous les pays africains
2-installer dans chaque pays africain un comité citoyen de la gestion de la dette pour : contrôler a priori la dette, juger sa priorité, sa soutenabilité financière et son mode de paiement. Un comité avec droit de véto. Vous l’aurez compris, sans souveraineté populaire sur la gestion de la dette, aux mêmes causes les mêmes effets.
3-qu’il n’y ait plus ou presque plus d’endettement dans une monnaie étrangère
4-assurer dans les meilleurs délais la souveraineté notamment alimentaire

Enfin, avant d’aller quémander l’annulation de la dette, nos élus présidents doivent commencer par donner le bon exemple. Ils ont besoin de moyens pour faire face au coronavirus. Au Sénégal, le bon exemple serait aussi la suppression d’institutions budgétivores et politiciennes comme le Hcct, le Conseil économique social et environnemental (Cese), la Commission nationale du dialogue des territoires…

Evolution du stock de dettes publiques extérieures à long terme de certains pays africains(En milliards de dollar)
-GHANA : 3,3 en 2008 et 15,5 en 2015 multipliant sa dette par 4 en 7 ans
-ETHIOPIE : 2,7 en 2008 et 27 en 2018, multipliant sa dette par 10 en 10 ans
-CÔTE D’IVOIRE : 8,3 en 2014 et 13,7 en 2018, augmentant sa dette de 5 milliard en en 4 ans
-CAMEROUN : 2,7 en 2008 et 10,3 en 2018, multipliant sa dette par 4 en 10 ans
-ANGOLA : 12,6 en 2008 et 50,8 en 2018, multipliant en 10 ans sa dette par 4,
-KENYA : 6,4 en 2008 et 28 en 2018, multipliant en 10 ans sa dette par plus de 4
-NIGERIA : 12,8 en 2008 et 43,9 2018, multipliant par plus de 3 sa dette en 10 ans
-EGYPTE : 30,8 en 2008 et 79 en 2018, multipliant par plus de 2 sa dette en 10 ans
-AFRIQUE DU SUD du sud : 44,1 en 2008 et 110,9 en 2014, multipliant par plus de 2 sa dette en 6 ans
-SENEGAL : 5,5 en 2014 à 12,2 en 2018, multipliant par plus de 2 sa dette en 4 ans
-AFRIQUE SUB-SAHARIENNE : 181 en 2008 et 493 en 2018, multipliant par plus de 2 leur dette en 10 ans

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