C’est un véritable trésor que la nouvelle exposition du Centre Pompidou à Paris, « Tadao Ando, le défi », présentée dans le cadre de la saison culturelle Japonismes 2018. Trésor bien vivant, le célébrissime architecte japonais, lauréat de tous les grands prix internationaux dont le Pritzker (en 1995), est aujourd’hui âgé de 77 ans. Il détaille volontiers son dernier « défi », une lourde opération qui lui a valu, entre autres, l’ablation du pancréas. Une façon de réaffirmer la volonté qui caractérise et sa vie et son œuvre : plus de 300 réalisations représentées ici par 50 projets majeurs, soit 180 dessins, 70 maquettes originales, de nombreuses photos et projections…
Assez pour comprendre les méthodes et la cohérence d’un travail dispersé entre le Japon, principalement dans la région du Kansaï (Kobé, Kyoto, Nara, Osaka…), les Etats-Unis (Musée d’art moderne de Fort-Worth, au Texas, 2002), la Chine (Poly Theater de Shanghaï, 2014), et même la France : une spectaculaire maquette du musée de la collection Pinault en cours de réalisation dans l’enveloppe circulaire de la Bourse de commerce, à Paris, accueille le visiteur au Centre Pompidou. Mais d’autres constructions ont commencé à retisser un lien fort entre Ando et l’Hexagone, tel l’espace de méditation de l’Unesco (Paris, 1995), et le château La Coste, près d’Aix-en Provence, site à la fois viticole et vinicole et ensemble muséal dont il a livré, en 2011, l’élément central… si l’on peut parler au singulier de cet édifice pluriel, caractéristique du registre à la fois dispersé et géométrique, merveilleusement équilibré, qu’adopte Ando face aux paysages.
La scénographie dessinée par l’architecte, avec la complicité de Frédéric Migayrou, parvient à faire oublier le hiatus radical qui existe, sans empêcher leur amitié et leur respect mutuel, entre l’imaginaire d’Ando et celui des architectes Piano et Rogers, très présent dans cette galerie. Au centre, Ando a placé un espace circulaire,.
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