L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson s’en est pris violemment mardi au plan sur le Brexit de la Première ministre Theresa May, le qualifiant notamment de « dangereux ».
Comme attendu, Boris Johnson n’a pas été tendre, mardi 2 octobre, dans son discours sur le plan de sortie de l’Union européenne de Theresa May. L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères l’a qualifié de scandale constitutionnel, dont l’application aboutirait à humilier le Royaume-Uni.
Devant les délégués du Parti conservateur réunis en congrès à Birmingham, Boris Johnson a déclaré : « [Ce plan] signifierait que les entreprises et les industries du Royaume-Uni, et toute notre économie, seraient exposées de manière perpétuelle à des réglementations qui seraient expressément conçues à la demande de concurrents étrangers pour les abattre ». Et de poursuivre : « Cela signifierait que nous serions contraints d’appliquer, sans pouvoir les modifier ou sans pouvoir nous y opposer, toutes les inepties que l’UE pourrait inventer à l’avenir » après le Brexit.
Un « super-accord de libre-échange » à la place
Pour Boris Johnson, le plan de Chequers de Theresa May « n’est pas pragmatique » : « Ce n’est pas un compromis, c’est dangereux et instable politiquement et économiquement ». « Ce n’est pas la démocratie. Ce n’est pas ce pour quoi nous avons voté », a-t-il rappelé, n’hésitant pas à qualifier ce plan de « tromperie ».
À la place, l’ancien maire de Londres formule une contre-proposition, celle d’un « super-accord de libre-échange » qui serait copié sur le Ceta entre l’Union européenne et le Canada. Une option qui n’apporte pas de solution à la question de la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande, principale pierre d’achoppement dans les négociations avec l’UE.
Cette prise de position agace plusieurs députés conservateurs, mais Boris Johnson – personnalité clivante et charismatique – continue de bénéficier d’un large soutien des militants conservateurs. De son côté, Theresa May répète se concentrer sur l’issue des négociations avec Bruxelles, et a appelé son parti à se « rassembler pour obtenir le meilleur accord possible ».
France 24