Etats-Unis-Mexique: une première ébauche du «mur Trump» sur 6 km de long

Les autorités américaines ont annoncé le début de la construction d’un mur le long de la frontière mexicaine ce samedi 22 septembre. Mais ce mur ne sera construit que sur une portion de 6 kilomètres le long de la frontière qui sépare El Paso, au Texas, de Ciudad Juarez.

C’est encore très loin de la promesse phare de la campagne de Donald Trump en 2016. Sur les 3 200 km de frontière avec le Mexique, le mur dont la construction a débuté ce samedi à El Paso au Texas ne couvrira qu’une modeste portion de 6 km d’ici 2019, souligne notre correspondant à San FranciscoEric de Salve.

L’ouvrage, haut de 5 mètres et qualifié par les douanes américaines de « plus efficace » que l’actuelle barrière pour dissuader les clandestins de passer, coûtera tout de même 22 millions de dollars. Presque une bagatelle au regard des 22 à 25 milliards de dollars que Donald Trump cherche encore pour financer la totalité de son fameux mur anti-immigration.

Un mur dans l’impasse

Le projet reste au point mort sur le plan législatif. Après avoir abandonné l’idée initiale de faire financer ce mur par le Mexique, le président américain n’est pas non plus parvenu à convaincre les élus de Congrès de débloquer les crédits nécessaires.

Son financement bloque toujours au Congrès américain et avait même provoqué en janvier un « shutdown », c’est-à-dire une incapacité à voter le budget annuel de l’État, avant qu’un compromis provisoire ne soit finalement trouvé.

Obrador veut dialoguer

Côté mexicain, le président élu Andrés Manuel Lopez Obrador a déjà prévenu qu’il ne voulait pas aborder ce thème avec le président Trump, afin d‘éviter toute confrontation. « AMLO » cherche en priorité un accord sur la question migratoire, explique notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe.

Convaincre et dialoguer plutôt que de s’affronter et se battre. Telle est la stratégie que veut employer Andrés Manuel Lopez Obrador pour faire entendre raison à Donald Trump en matière de migration. Il espère ainsi faire comprendre au président américain que ce n’est pas en construisant des murs ou en usant de la force qu’il pourra résoudre le problème migratoire.

Devant le fait accompli

Lopez Obrador a toutefois rappelé que ce n’est qu’une fois qu’il aura assumé le pouvoir, en décembre prochain, qu’il décidera quand il mettra sur la table la question du mur. En réalité, le président ne pourra pas échapper très longtemps au sujet, car il est déjà devant le fait accompli après l’annonce des autorités américaines du début des travaux à El Paso.

Mais alors que Lopez Obrador veut éviter toute confrontation avec Donal Trump, c’est le président américain qui risque de se fâcher le premier, lui qui veut à tout prix faire payer le mur aux Mexicains. Car la migration reste un problème épineux entre les deux pays. Et c’est bien ce thème qui pourrait mettre fin à la bonne entente qu’ils ont affichée jusqu’à maintenant.

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