Aux Etats-Unis, le procureur spécial chargé de l’enquête russe, Robert Mueller, a recommandé mardi une peine sans détention pour Michael Flynn, éphémère conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, évoquant son « aide substantielle » dans les investigations. Cette coopération pourrait-elle constituer une menace pour le président américain ?
Pour l’instant, aucune preuve tangible de la collusion entre l’équipe de campagne du magnat de l’immobilier et Moscou n’a été apportée par le procureur Mueller, qui enquête depuis 18 mois.
Mais le président semble de plus en plus agacé par ces investigations qui empoisonnent son mandat: M. Trump critique avec véhémence sur Twitter les enquêteurs, Robert Mueller au premier chef, et dénonce une « chasse aux sorcières ».
Deux sujets sensibles
Signe que l’enquête pourrait bientôt se terminer, le locataire de la Maison Blanche a transmis, le 20 novembre, ses réponses écrites aux questions du procureur spécial.
Dans le document judiciaire publié mardi soir, le procureur spécial précise que Michael Flynn a aidé ses services « sur un éventail de questions, incluant des interactions entre des personnes de l’équipe de transition du président et de la Russie ».
Le document explique que l’ancien général s’est confié aux enquêteurs sur son échange avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, sur deux sujets sensibles : le vote d’une résolution du conseil de sécurité de l’ONU sur Israël et les sanctions prises par l’administration Obama contre la Russie sur l’ingérence russe. Une conversation tenue alors que M. Flynn était chargé de l’équipe de transition.
Mais, là encore, de nombreux passages du document ne sont pas accessibles publiquement. « Le procureur Mueller montre qu’il a trouvé des choses, poursuit Corentin Sellin. S’il parle d’une « aide substantielle » […] ça paraît promettre des révélations croustillantes. Il ne faut pas oublier que Flynn est un personnage central dans la relation avec la Russie puisque lui a été entretenu par la Russie de Poutine dès 2015. »
Robert Mueller, ancien directeur respecté du FBI, est resté silencieux publiquement depuis le début de l’enquête qui a débouché sur une trentaine d’inculpations et plusieurs condamnations.
RFI