Etats-Unis: et General Motors fit mentir Donald Trump!

« Si je suis élu, aucune usine ne fermera, je vous le promets », c’était il y a deux ans, une promesse de Donald Trump, alors en campagne électorale. Deux ans après, beaucoup de ses électeurs risquent de perdre leur emploi. Le géant automobile américain General Motors va cesser la production dans sept usines dont quatre aux Etats-Unis dans un bassin industriel largement acquis à Donald Trump.

Ce n’est pas formulé expressément dans son communiqué, mais la direction de General Motors, premier groupe automobile américain, avec d’autres comme Ford l’avaient dénoncé avec force en juin 2018. GM évoque la baisse des ventes de berlines et la nécessité de changer de cap vers l’électrique. Il ne parle pas de l’impact de la guerre commerciale avec la Chine qui pourtant a pesé dans cette décision. La hausse des coûts de l’acier et de l’aluminium chinois aurait coûté un milliard de dollars en plus à la société qui avait même averti que cela pourrait déboucher sur moins d’investissements, moins d’emplois, et des salaires plus bas.

Le plan annoncé représente 14 000 postes en moins dans quatre usines, la majorité aux Etats-Unis. Certaines où le groupe avait déjà lancé des plans de départs volontaires l’an dernier. Naturellement, Donald Trump a réagi : « je suis mécontent » et a menacé de représailles.

Le président américain est d’autant plus en colère que General Motors et l’ensemble des grands groupes américains bénéficient depuis un an de généreuses mesures fiscales qui ont boosté leurs bénéfices et leurs marges comme on l’a vu encore vu avec General Motors le mois dernier.

La raison pour Donald Trump

L’argument du « America’s first » (l’Amérique d’abord) a été repris par beaucoup de monde ces dernières heures. Les syndicats dans les usines concernées, les élus locaux, y compris des Démocrates, en défense des emplois. D’autant que c’est le contribuable américain qui avait dû renflouer le groupe qui était alors au bord de la faillite après la crise financière.

General Motors sourd face aux critiques

Cela fait des mois que l’entreprise résiste aux injonctions de Donald Trump. Elle envisage toujours de produire son futur SUV : la Chevrolet Blazer dans une usine au Mexique. Là encore, c’est une tendance. Les constructeurs automobiles aux Etats-Unis réduisent les effectifs. Fiat-Chrysler et Ford vont revoir à la baisse la production de certains modèles dans les prochaines années aussi.

Des économies pour le changement

Avec six milliards de dollars d’économies espérés pour General Motors d’ici 2020. Le constructeur veut sortir du modèle de producteur en masse de berlines à essence, cher à produire et qu’ils n’arrivent plus à écouler en Chine et pour se concentrer sur des créneaux plus porteurs. Notamment les très profitables SUV et pick-ups dont une bonne partie sera produite au Mexique.

A l’heure du pétrole peu cher (aux Etats-Unis), ils font plus que jamais fureur et tirent les bénéfices des big three : General Motors, Fiat-Chrysler et Ford. C’est ce que veut dire la direction du groupe basé à Detroit quand elle parle dans son communiqué d’anticiper les goûts des consommateurs.

Anticiper les changements du marché

Les industriels souhaitent désormais anticiper les changements du marché, avec les arrivées de la voiture électrique et de la voiture autonome. Et il faut dire que ce n’est pas eux qui donnent le tempo pour le moment alors qu’il faut plutôt regarder du côté de la Silicon Valley.

Dans ce pôle industriel, la Waymo, la voiture sans conducteur de Google, révolutionne déjà la mobilité. Pour rivaliser, General Motors dépense déjà un milliard de dollars par an dans un programme pour développer un véhicule autonome. Elle a recruté 1 000 personnes issues de la Silicon Valley pour atteindre cet objectif.

Quant à la production de voitures électriques, avec des batteries désormais moins coûteuses, plus rien n’empêche les constructeurs traditionnels de se lancer. Voilà pourquoi General Motors a annoncé hier la fin de son modèle hybride : la « Chevrolet Volt ». Un modèle qui incarnait en 2010 le retour en force de General Motors après sa quasi-faillite, mais aussi une malédiction pour l’usine de Detroit-Hamtramck qui la produisait et qui est condamnée encore une fois à payer un large tribut à la restructuration.

RFI

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