Le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) demande à l’Etat de l’aider dans la création de centres spécialisés dans la prise en charge de l’endométriose afin de mieux prendre en charge cette maladie chronique.
Si l’endométriose, maladie gynécologique qui touche au moins une femme sur dix, sort progressivement de l’ombre, la prise en charge des patientes demeure imparfaite. Il existe bien quelques centres spécialisés en France, notamment à Rouen, Paris ou encore à Bordeaux, mais seul le premier a été officiellement labellisé son Agence régionale de santé.
De fait, de nombreuses femmes atteintes ne bénéficient pas de la meilleure prise en charge de leur endométriose, maladie complexe qui touche plusieurs organes (ovaires, utérus, trompes, vessie, rectum…) et occasionne des symptômes très variés (douleurs pendant les règles, pendant les rapports en allant aux toilettes, durant l’ovulation…, infertilité).
Pour y remédier, le Collège national des gynécologues obstétriciens de France, ou CNGOF, souhaite la mise en place de “centres experts régionaux”spécialisés dans l’endométriose. Le CNGOF a révélé avoir demandé son aide à l’Etat, et écrit au ministère de la Santé à ce sujet.
Interrogé par Le Parisien ce mercredi, François Golfier, président de la commission endométriose du CNGOF, estime qu’une trentaine de centres de ce type permettraient de “fédérer les compétences” , “organiser la prise en charge, assurer des formations, promouvoir un meilleur enseignement, développer la recherche” sur la maladie.
Mais le gynécologue avoue se heurter à des blocages de la part des pouvoirs publics : “le temps politique ne semble pas être le temps médical… Nous sommes bloqués par les autorités publiques,probablement parce que labelliser des centres veut dire débloquer de l’argent. On nous propose à la place des filières de soins obscures alors que le Collège des gynécologues et les associations de patientes affirment l’importance de ces centres. Nous sommes extrêmement déterminés à nous battre”, a insisté François Golfier, soulignant que nos voisins anglo-saxons ont déjà ce type de structures depuis 10 ans.
“Nous avons écrit au ministère de la Santé pour lui faire part de notre étonnement et continuerons à dire que cela ne va pas. Il n’est pas dans mon tempérament d’être énervé mais là, nous perdons un temps précieux pour les patientes. Il y en a marre de réfléchir, il faut agir”, a conclu le gynécologue.
Santé Magazine