Les députés européens ont réclamé jeudi la libération immédiate de l’opposant émirati Ahmed Mansoor condamné à dix ans de prison pour avoir critiqué le pouvoir aux Emirats arabes unis.
Dans un texte non législatif adopté à 322 voix pour (220 voix contre), le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a invité les autorités émiraties « à libérer immédiatement et sans condition M. Mansoor et à abandonner toutes les charges retenues contre lui, car c’est un prisonnier d’opinion détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression ».
Cette demande de libération immédiate est également formulée pour « tous les prisonniers d’opinion » aux Emirats arabes unis.
Présenté par le Parlement européen comme « peut-être le dernier défenseur des droits de l’Homme aux Émirats arabes unis à avoir été en mesure de critiquer publiquement les autorités », Ahmed Mansoor, 48 ans, a été condamné en mai dans un procès auquel la presse internationale n’a pas été autorisée à assister. Son arrestation en mars 2017 avait suscité une vague de protestations des principales organisations de défense des droits de l’Homme, dont Human Rights Watch et Amnesty.
Lauréat 2015 du prix Martin Ennals, du nom d’un ancien secrétaire général d’Amnesty, Ahmed Mansoor avait déjà été condamné à trois ans de prison en 2011 –au début du Printemps arabe–, jugé coupable d’avoir « utilisé internet pour insulter les dirigeants des Emirats arabes unis ». Il avait finalement été pardonné par le président la même année, mais privé de son passeport et interdit de voyage à l’étranger.