ENJEUX Élection des hauts conseillers des collectivités territoriales
Le second tour des Locales
Pour l’élection des hauts conseillers, il appartient plus à l’opposition, notamment, Khalifa Sall à Dakar, Idrissa Seck à Thiès, Abdoulaye Baldé à Ziguinchor ou encore Aïda Mbodj à Bambey, de fidéliser leurs conseillers municipaux et départementaux. Macky Sall n’aura rien à perdre puisqu’il a 70 membres déjà entre les mains, avant le scrutin.
Les membres du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) seront élus le 4 septembre prochain. Les départements de Dakar, Thiès et Ziguinchor, Bambey, Mbacké, Diourbel, Dagana… seront sans doute l’attraction. C’est un total de 17 sièges à pourvoir dans ces collectivités qui ont pu échapper à Benno bokk yaakaar aux dernières Locales. C’est donc moins le nombre qui va siéger dans l’institution que la fidélisation ou la récupération des conseillers municipaux et départementaux. La particularité de la capitale, c’est qu’elle est contrôlée, majoritairement, par Taxaw Dakar. Khalifa Sall et Cie entendent jouer à fond cette carte pour rafler les 3 postes et démentir ainsi que la victoire du «Oui» au référendum ne peut être synonyme de sa défaite, lui et ses élus. Il se joue aussi la bataille de légitimité entre Khalifa Sall et Ousmane Tanor Dieng pressenti pour diriger le Hcct. Pour ces collectivités de l’opposition, rien n’est gagné d’avance car, entre-temps, des élus municipaux et départementaux ont et auront retourné leurs vestes, s’accrochant à la bannière Benno bokk yaakaar (Bby). C’est le cas aussi dans la bataille intra-socialiste à Dakar où, par exemple, Alioune Ndoye et Jean Baptiste Diouf pourraient amener leurs conseillers avec eux chez Tanor. Sans compter la grande offensive de récupération des conseillers de l’opposition par l’Alliance pour la République notamment. Autrement dit la transhumance.
Thiès et Ziguinchor
Thiès résiste encore à Idrissa Seck. Mais il devrait être plus facile pour la majorité, qui s’est rattrapée dans le «monde rural», d’arracher les 3 hauts conseillers. Macky Sall et ses hommes rêveraient bien de démoraliser le président du Conseil départemental avant les Législatives. Ce sera le même enjeu à Ziguinchor où il faudra plus d’élus à Abdoulaye Baldé pour espérer «goûter» aux «remboursements de frais» et aux «indemnités de session» de la chambre consultative.
Bambey, Dagana…
A Bambey, il appartiendra à Aïda Mbodj, comme une «lionne blessée» par son éviction au Conseil départemental et à sa tête, de s’adjuger les 2 postes attribués à son département pour prendre sa revanche sur cette «injustice», après avoir réussi à conserver son siège en mettant une proche, Fatou Sène. Il reste à savoir si elle se lancera dans la compétition puisque des Libéraux de Bambey n’envisagent pas de suivre la ligne du parti qui veut prendre sa part des 80 élus du Hcct. A Diourbel, si la mairie est sous contrôle d’un «non aligné», le département est entre les mains de Khadim Guèye du Pds. Mais il ne devrait pas y avoir une grande résistance pour que les 2 sièges reviennent au pouvoir. En revanche, la bataille de Dagana aura lieu entre Bby et Omar Sarr du Pds.
Attention aux frustrés des investitures !
L’enjeu, en ce qui concerne le mode de désignation, réside dans le choix des 80 membres élus ; les 70 étant dans tous les cas, la chasse gardée de Macky Sall. C’est pourquoi l’opposition, de façon générale, ne peut espérer grignoter sur les 80 élus au Hcct, que si ses conseillers fassent front commun dans les différentes collectivités. Et si les investitures de Bby créent des frustrés. Il pourrait y avoir aussi une surprise dans certaines zones puisque la liste majoritaire peut jouer un tour à la majorité bien assise sur son «raw gaddu». C’est un scrutin indirect, mais à grands enjeux locaux. Un second tour des Locales de 2014. Presque.
Source:lequotidien.sn