Après un taux de croissance de 6.5% en 2015, le Sénégal maintient sa trajectoire. Pour le premier trimestre de l`année 2016, le ministre de l’Economie des finances et du plan annonce un taux de croissance de 6,4%. Des performances présentées comme résultant de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). Mais pour l`ancien ministre du budget Ibrahima Sar, il est encore trop tôt pour enregistrer un effet du Pse sur l`économie.
Les bons résultats de l’économie sénégalaise se maintiennent en 2016. Pour le premier trimestre de l`année, le ministre de l’Economie, des finances et du plan annonce une croissance moyenne de 6,4%. «Les agrégats macroéconomiques se portent bien et nous pensons atteindre voire même dépasser les 6.6%. Maintenant, il faut atteindre les trois autres trimestres, avec l`hivernage et ne pas avoir de chocs extérieurs», se réjouit le ministre. Toutefois, le ministre Amadou Bâ reste confiant puisque dit-il, des projets importants sont en cours de réalisation, comme l’autoroute Illa Touba et les chantiers de Diamniadio. Amadou Bâ qui s’exprimait hier à l`occasion du Point économique de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) et dont le thème était : «Résultats du Pse en deux ans de mise en œuvre», a précisé qu`au bout de deux années de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, le Sénégal a enregistré une évolution notable de son économie. «Avec la mise en œuvre du Pse, depuis 2015, nous constatons des performances très appréciables avec une croissance à 6.5% tirée par l`agriculture et le secteur secondaire. Le déficit budgétaire a été réduit de 6.7 à 4.7%. La rationalisation des dépenses publiques a permis au gouvernement, grâce aux efforts d`investissement de tirer la croissance vers le haut et d`arriver à une création importante d`emplois», a souligné le ministre en guise de bilan.
Mais cet exercice n’a pas convaincu tout le monde. Pour l`ancien ministre du budget Ibrahima Sar, «il est trop tôt pour faire un bilan du Pse». M. Sar ira même plus loin en soulignant qu`il est impossible en deux ans, d`avoir des effets du Pse sur l`économie puisque le Pse est une politique à moyen et long terme. L`ancien ministre qui a pris la parole au cours des discussions, a indiqué que même si la croissance est appréciable, le bien-être des populations l’est encore plus. Mais arriver à ce stade nécessite des taux de croissance de 7 ou 8% sur une longue durée. Soutenir le rythme de croissance enclenché, c`est de l`avis de M. Boileau Loko, représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), le gros défi auquel le Sénégal doit faire face. Mais il a estimé qu`il revient au secteur privé de faire la croissance. Ce qui ne sera possible que si les bons leviers sont actionnés et que la stabilité macro-économique est maintenue. Il a mis en garde également les autorités contre les risques de surendettement. Quant au Professeur Moustapha Kassé, il a indiqué que le premier levier reste le préalable culturel, qui freine la mise en œuvre des actions identifiées.
Amadou Bâ recommande la patience
Malgré les résultats satisfaisants enregistrés, les Sénégalais devront faire preuve de patience pour jouir pleinement des fruits de cette croissance, prévient le ministre. «La transformation structurelle de l`économie se mesure dans le long terme. Il a fallu 30 ans à la Chine pour avoir des taux de croissance à deux chiffres. Le Sénégal renoue avec une croissance forte. Il faut d’abord maintenir ce cap, de sorte que les Sénégalais puissent sentir plus vite des changements qualitatifs. Des efforts ont été faits dans les bourses familiales, mais si on a pu mettre 30 milliards, c’est parce que les finances publiques sont mieux gérées. Il faut mener tout ce processus à son terme pour que l`on puisse être une société émergente où la grande majorité de la population profite. Ce n’est pas du tic au tac que tout se règle», a invité Amadou Bâ.
Source:lequotidien.sn