L’association des juristes sénégalaises (AJS) n’est pas très convaincue par les réformes annoncées et allant dans le sens de criminaliser le viol. Le projet de loi qui sera soumis aux députés n’est qu’un remake de la loi de 1999, ont dénoncé ses membres lors d’une conférence de presse.
« Dans le projet de loi, le viol lui-même n’est pas criminalisé dans les domaines de la pédophilie puisque les peines qui s’appliquent aux crimes ne l’ont pas été. On en reste juste au même stade que la loi de 1999, à savoir que le viol est puni d’une peine de 5 à 10 ans d’emprisonnement », protestent Dior Fall Sow et Cie, dans les colonnes de Sud quotidien.
Une peine à laquelle il a été ajouté, une amende de 500.000 à 5.000.000 FCfa.
Pour ce qui relève de la pédophilie, ajoute-t-elle, « c’est la même chose : 10 ans d’emprisonnement alors que les peines, en matière criminelle, c’est la réclusion criminelle à perpétuité, la réclusion criminelle à temps, la détention criminelle à temps dans le cadre politique ».
Ce qui fait dire à la présidente d’honneur de l’AJS, qu’ « il n’y a pas, dans ce projet de loi, une criminalisation du viol et de la pédophilie ».
Criant au scandale, l’AJS annonce toutefois qu’elle va saisir les autorités compétentes et voir avec les parlementaires et la société civile comment faire pour apporter leurs amendements « avant que le projet de loi passe en commission des lois, pour qu’il y ait un changement et qu’on puisse respecter la parole qui a été donnée par le président de la République à savoir que le viol soit effectivement criminalisé ».