Au terme d’une finale historique, River Plate est parvenu à renverser son éternel rival Boca Juniors, pour remporter la Copa Libertadores 2018. Un sacre obtenu au terme d’une prolongation irrespirable (2-2, 3-1 ap), sur un coup de canon de Quintero.
Dire que cette Copa Libertadores aura joué les prolongations relève de l’euphémisme. Après les multiples reports d’une finale retour gâchée, fin novembre, par de graves incidents, c’est au terme d’une prolongation footballistique que s’est joué la suprématie continentale. Une longue soirée qui s’est conclue sur le sacre de River Plate, victorieux au terme du double « superclasico » le plus important de l’histoire face à son rival de toujours, Boca Juniors.
Pour les Millonarios, ce triomphe aura une saveur toute particulière. Privés d’une finale retour dans leur antre du Monumental, contraints de voyager jusqu’à Madrid et amputés de leur coach historique Marcelo Gallardo, suspendu, River Plate avait pléthore d’excuses à avancer en cas d’échec.
Et tout avait débuté en ce sens. Étouffés par des Bosteros bien mieux entrés dans leur finale, les joueurs de River Plate ont logiquement rejoint les vestiaires avec un but de retard. Une réalisation pleine de sang froid, signée Benedetto (0-1, 44e), qui faisait basculer le kop de Boca dans l’euphorie.
Quintero, facteur X
Mais au retour des vestiaires, les futurs champions d’Amérique du Sud ont retrouvé du mordant. Plus incisifs, ils ont surtout bénéficié d’un coup de coaching magistral avec l’entrée de Quintero, à l’heure de jeu. Brillant, l’ancien joueur de Rennes et du FC Porto a changé le cours de cette finale.
Six minutes après son entrée en jeu, c’est lui qui a servi Pratto après un « une-deux » avec Palacios, en plein milieu de la surface. Une offrande synonyme d’égalisation (1-1, 68e) et de prolongations, puisque le temps avait ensuite son office, crispant les 22 acteurs à l’approche du coup de sifflet final.
C’est donc au terme d’une indécise prolongation que s’est joué le titre. Une demi-heure de « bonus » particulièrement mal entamée par Boca Juniors, avec l’expulsion de son métronome Barrios (92e). Réduits à dix, les Bosteros ont fait le dos rond mais ont fini par craquer sur un coup de boutoir de… Quintero. Le héros du soir, qui est venu mettre River sur de bons rails en décochant une lourde frappe sous la barre d’Andrada, à dix minutes de la fin (2-1, 109e).
Boca Juniors jettait alors toutes ses forces dans la bataille et, quelques minutes après une tentative de Gago repoussée par le poteau, Martinez, en contre, profitait de la montée d’Andrada pour marquer le but du break dans les cages vides (3-1, 120e), et allait ainsi consacrer le triomphe historique des siens.
River Plate, qui compte désormais quatre Copa Libertadores à son palmarès, prive par ailleurs Boca Juniors d’en ajouter un septième au sien, ce qui aurait fait de l’autre géant argentin le club le plus titré du continent. Une soirée somme toute inoubliable pour le club de Gallardo.
France 24