Votre peau vous semble abîmée par le port du masque ? Vous souffrez probablement de ce nouveau symptôme très contemporain : le « maskné ». Notre guide pour limiter la casse.
Après quelques heures masquée, des boutons fleurissent sur votre nez, vos joues et votre menton ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seule à avoir 14 ans à nouveau : il s’agit de « maskné », contraction de « mask » et « acné », qui concerne essentiellement les femmes à la peau mixte. Techniquement, c’est une acné « mécanique », « une réaction de la peau lorsqu’elle est exposée à une friction ou à une pression prolongée, avec une inflammation et un bouton qui apparaît », explique Katharine Mackenzie Paterson, fondatrice de l’institut KMP Skin à Londres. En outre, la respiration sous le masque apporte chaleur, humidité et bactéries… soit le parfait cocktail pour déséquilibrer la flore cutanée. Si, dans ce cas précis, « les traitements médicamenteux classiques contre l’acné sont inutiles », précise le Dr Deshayes, dermatologue, il faut en revanche adapter sa routine, et notamment se brosser les dents régulièrement.
COMMENT S’EN DÉBARRASSER ?
Adoptez un nettoyage efficace, mais non abrasif
Il est recommandé d’utiliser un gel moussant avec de l’acide salicylique, ou un gel lipophile au squalane. « Attention aux eaux micellaires ou lotions asséchantes, qui altèrent le film hydrolipidique : si votre peau tire, c’est que le nettoyant n’est pas adapté. Choisissez-en un sans sulfate ni alcool », conseille Katharine Mackenzie Paterson. Et surtout, une fois chez vous, nettoyez votre peau dès que vous enlevez votre masque. Nul besoin d’attendre le soir.
Stoppez les exfoliations mécaniques
Mieux vaut privilégier les peelings chimiques. Certains contiennent de l’acide salicylique et glycolique, grands classiques de l’exfoliation. D’autres, plus doux, à base de BHA ou d’acide lactique, peuvent suffire si les imperfections sont minimes. Ces peelings existent sous forme de lotion tonique, ou en version sérum plus costaude, à appliquer le soir, et les résultats sont visibles rapidement. En fonction des besoins de votre peau, il ne sera pas forcément nécessaire de le faire chaque jour.
En cas de poussée
« Mes clientes utilisent un spray antibactérien pour le visage sans alcool, que je recommande habituellement après une intervention médicale pour limiter les infections. Mais il est très utile au cours de la journée pour limiter la prolifération bactérienne », confie Katharine Mackenzie Paterson. « Attention malgré tout à ne pas en abuser, cela risquerait à long terme de déséquilibrer la flore bactérienne, prévient le Dr Deshayes. Un spray d’eau thermale, qui apaise le feu des peaux irritées, est sans risque. »
En cas de gros bouton
Les patchs spécialement destinés aux imperfections peuvent vous sauver, d’autant que, généralement utilisés la nuit, ils sont invisibles sous le masque. « Ils sont très efficaces sur les comédons à tête rouge et peuvent les protéger des frottements », complète Katharine Mackenzie Paterson. Les pâtes à appliquer sur les boutons fonctionnent aussi.
Chérissez votre masque
Lavez-le très régulièrement, prévoyez une pochette propre où le ranger plutôt que de le mettre dans votre sac, et n’oubliez pas de vous laver les mains dès que vous l’enlevez. Choisissez également un modèle ajustable derrière les oreilles : s’il est trop serré ou trop lâche, les frottements seront plus intenses. La matière pourrait jouer aussi : certaines marques lancent des modèles en soie, plus doux pour l’épiderme. Si ces masques ne sont pas, à notre connaissance, certifiés par l’Afnor, ils seraient néanmoins une alternative efficace, d’après une étude menée par l’université de Cincinnati, et pourraient limiter le maskné.