Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) recommande aux pouvoirs publics de prendre des mesures d’urgence pour la sauvegarde de la zone des Niayes dont les activités maraîchères se trouvent menacées par la spéculation foncière et l’exploitation minière.
« Malgré son importance incontestée dans l’atteinte de la sécurité alimentaire, la préservation de la vocation agricole des Niayes est aujourd’hui gravement menacée par les spéculations foncières liées à l’urbanisation galopante et à l’exploitation minière », a indiqué le secrétaire général du CNCR, Amadou Moctar Mbodj.
La zone des Niayes « est connue pour son potentiel agricole
énorme expliqué par plusieurs facteurs », a-t-il relevé au cours d’un forum sur l’audit foncier de la zone des Niayes, jeudi à Ngaye Mékhé (département de Tivaoune), à l’initiative du CNCR.
Cette rencontre fait suite aux dernières recommandations du président de la République qui a demandé un audit foncier des Niayes, lors du conseil des ministres du 31 mars 2017, en vue de protéger davantage cette zone horticole.
La zone des Niayes, couvrant quatre régions administratives (Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis), est caractérisée par la fertilité du sol et la présence toute l’année d’un climat doux et favorable au développement de cultures maraichères. Une activité pratiquée en toute saison dans cette partie du Sénégal.
Selon le secrétaire général du CNCR, « face à une telle situation dont les conséquences seraient désastreuses pour le pays, il est urgent que des mesures de sauvegarde soient prises ».
Une telle démarche devrait « booster le potentiel des exploitations familiales », « impulser le développement agricole », « sortir les populations de la pauvreté » et « assurer une croissance économique durable pour notre pays ».
Venu présider la rencontre, le conseiller technique du Premier ministre, Abdou Rahmane Niang, a donné des assurances quant à l’importance que le gouvernement accorde à la préservation de l’activité des Niayes.
« L’importance de la préservation et de la sécurisation de la zone des Niayes n’est plus à démontrer. Il y va même de notre survie sur le plan alimentaire », a-t-il indiqué.
Dans la politique actuelle de l’état, « rien ne se fera sans une approche inclusive », a affirmé M. Niang, en faisant référence aux contrats négociés par les autorités locales sans l’implication des paysans.
L’Etat « ne ménagera aucun effort pour impliquer les populations dans le cadre de certains contrats qui impactent directement sur leur vécu », a-t-il dit.
Dans une déclaration rendue publique récemment, la société civile recommande « vivement » aux décideurs politiques de procéder à l’audit foncier tel que demandé par le président de la République à de multiples occasions.
Les signataires du document ont suggéré « la reprise des terres affectées ou acquises illégalement », pour les redistribuer de manière « équitable aux ayants-droit ».
L’audit devra également « encourager l’émergence de producteurs sénégalais capables de faire des productions suffisantes et de qualité en mesure d’assurer la sécurité alimentaire », ajoute le texte.