Un mois après avoir révélé qu’un million de musulmans turcophones étaient détenus dans des camps de rééducation politique au Xinjiang, l’ONG Human Rights Watch attire ce mardi 16 octobre l’attention sur le sort des enfants dans cette région autonome dans l’extrême ouest de la Chine, dont un nombre impossible à vérifier est placé dans des orphelinats suite à la détention arbitraire de leurs parents.
La Chine a fermement défendu ce mardi 16 octobre son programme d’internement de citoyens musulmans dans le nord-ouest du pays, un haut responsable local assurant qu’il s’agit de combattre le terrorisme via des centres de « formation professionnelle ».
Jusqu’à un million de Ouïghours et d’autres membres d’ethnies chinoises de langue turque sont ou auraient été détenus dans ces établissements de la région du Xinjiang, selon des estimations citées par un groupe d’experts de l’ONU. Des attentats attribués à des Ouïghours ont fait des centaines de morts ces dernières années dans le pays. Pékin dit s’inquiéter d’une poussée de l’islamisme radical au Xinjiang, où environ la moitié des quelque 24 millions d’habitants est de confession musulmane.
La Chine a d’abord nié l’existence de centres d’internement. Mais la publication d’images satellites et la présence sur internet de documents officiels mentionnant leur existence l’ont poussée à revoir sa position. Le Xinjiang a ainsi publié la semaine dernière des règles codifiant explicitement ces établissements. Mais l’internement de nombreux adultes dans ces établissements fait que des jeunes se retrouvent désormais sans leurs parents. Certains sont élevés par leur famille proche, d’autres sont remis à des orphelinats publics.
« Une nouvelle génération de personnes traumatisées »
« Dans quelques semaines la situation des droits de l’homme en Chine sera examinée aux Nations unies. C’est donc un moment crucial pour les pays comme la France de poser la question à la Chine concernant ses pratiques de placement d’enfants, qui ont de la famille étendue, dans des orphelinats et de demander la fermeture des camps et la libération des détenus », poursuit-elle.
RFI