Les autorités chinoises ont engagé une campagne contre la nourriture halal dans la principale ville du Xinjiang, région du nord-ouest du pays dont la majorité musulmane fait face à une reprise en main de la part du régime. Les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) à Urumqi, la capitale régionale, ont entraîné lundi les fonctionnaires municipaux dans une prestation de serment visant à combattre «jusqu’au bout la mode du halal», selon un article publié par la ville sur les réseaux sociaux.
Les cadres du PCC ont reçu l’ordre de reproduire sur leurs comptes personnels le même serment, qui rejette toute croyance religieuse et combat la nourriture conforme aux instructions de la religion musulmane.
« Je combats jusqu’au bout la mode du halal »
«Je crois au marxisme-léninisme. Je lève l’étendard et combats jusqu’au bout la mode du halal, ferme dans ma croyance, et même jusqu’à la mort», proclame le serment. Pékin a engagé ces dernières années une campagne de reprise en main politique au Xinjiang, à la suite d’attentats meurtriers attribués à des islamistes ou à des indépendantistes ouïghours, l’ethnie musulmane majoritaire dans la région.
Selon des organisations de défense des droits de l’homme, pas moins d’un million de personnes auraient été internées ou le seraient encore dans des centres de rééducation politique pour des motifs aussi futiles que le port d’une barbe trop longue. Ces accusations ont été démenties par Pékin. Selon la mairie d’Urumqi, les fonctionnaires ne doivent observer aucun interdit alimentaire et le menu des cantines se doit d’offrir «de la cuisine de différentes nationalités».
La mode du «tout-halal» a eu tendance à effacer la frontière entre la religion et la vie civile et à favoriser «l’enlisement dans l’extrémisme religieux», observe mercredi le quotidien de langue anglaise «Global Times».
Paris Match